Forum sur la gouvernance des ressources naturelles : Pour une gestion décentralisée, inclusive et durable des ressources naturelles

0

Le Centre International de Conférences de Bamako (CICB) abrite depuis hier jeudi 30 juin 2016, un  forum sur la gouvernance des ressources naturelles. La cérémonie d’ouverture était présidée par  le représentant du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, Baïkoro Fofana. C’était en présence du  représentant du Programme Gouvernance Locale Démocratique (GLD), Nicolas Sidibé, du représentant de l’Ambassade de Suède au Mali, Désiré Ballo. 

L’objectif de ce forum est de contribuer à une gestion décentralisée, inclusive et apaisée des ressources naturelles à travers l’influence des politiques publiques aux niveaux national et local.

Dans son intervention, Nicolas Sidibé  dira que son programme est mis en œuvre depuis une décennie et a engrangé d’énormes acquis dans un contexte marqué par beaucoup de défis. Selon lui, ce forum se veut une tribune d’échanges et de discussions pour passer en revue, les meilleures pratiques, mitiger les défis et saisir les opportunités pour une gestion publique, inclusive, équitable et durable des ressources naturelles au Mali.

« Le programme GLD est conçu et mis en œuvre avec le soutien financier de l’Agence Suédoise de Développement International ‘’ASDI’’ par un consortium composé de quatre ONGs internationales qui sont entres autres,  Aide de l’Eglise Norvégienne ‘’AEN’’, Diakonia, Helvetas Swiss Inter coopération ‘’HSI’’ et l’Organisation Néerlandaise de Développement ‘’SNV’’.  Son objectif est le renforcement des capacités de la société civile malienne pour qu’elle puisse devenir un partenaire crédible de l’Etat dans la gestion transparente et redevable des ressources naturelles », a-t-il laissé entendre. Avant d’ajouter que la gouvernance des ressources naturelles comporte un ensemble de facteurs auxquelles les acteurs ruraux sont plus particulièrement confrontés.

« Ces facteurs peuvent être d’ordre économique, social, institutionnel. Ainsi, il ya aussi les facteurs d’insécurité foncière qui sont différemment perceptibles et leurs manifestations tout aussi multiples autour de la gestion des  ressources. Les conflits entre agriculteurs et éleveurs, les conflits entre agriculteurs autochtones et migrants cultivateurs, les conflits entre autochtones et nouveaux acteurs ou agro-businessmen et les conflits  entre populations locales et l’Etat », a-t-il souligné.

Pour sa part, Désiré Ballo a indiqué que l’économie malienne dépend encore très largement de l’exploitation des ressources naturelles. Ces ressources naturelles, dit-il,  font l’objet d’une pression de plus en plus forte. Cette pression, selon lui, est basée sur la combinaison de plusieurs facteurs qui tiennent à la fois de l’augmentation constante de la demande pour répondre aux impératifs de croissance économique et démographique, mais également d’un phénomène qui a récemment pris une valeur inattendue. Il s’agit du marchandisage de la terre et les demandes en terre de nouveaux acteurs économiques nationaux et internationaux.

Pour lui, les différents défis et enjeux attachés au foncier rappellent que la maitrise foncière restent la boite noire du processus de décentralisation, de la reforme foncière et de toutes les politiques visant une gestion inclusive, durable des ressources naturelles.

Le représentant du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, Baïkoro Fofana quant à lui dira que la lutte contre la pauvreté et l’exploitation des ressources naturelles sont au cœur des débats sur le développement à travers le monde. Il s’est réjoui de l’organisation de  ce forum au Mali par la société civile.

« Parler de la bonne gouvernance dans la gestion des ressources naturelles aujourd’hui nous entraine à une analyse approfondie des évolutions majeures intervenues depuis 2012 au Mali et les  capacités de la société civile malienne à influencer les actions et décisions politiques à différents niveaux afin d’améliorer la redevabilité et la transparence des actions publiques. », a-t-il laissé entendre.  Pour ce faire dit-il, la phase trois du programme 2014-2017 ambitionne de contribuer au changement des comportements et des pratiques des différents acteurs qui sont impliqués dans la gouvernance foncière et l’exploitation des ressources naturelles.

A noter que ce forum de deux jours prendra fin aujourd’hui 1er juillet 2016 avec des recommandations très attendues.

Aoua Traoré

Commentaires via Facebook :