Un mois après la tenue de la Conférence des Ministres africains de l’environnement à Bamako, la ville des trois caïmans a abrité du 4 au 5 septembre 2011, le premier Forum africain du développement durable dont le thème portait sur «L’Afrique face au développement durable et aux changements climatiques». La cérémonie d’ouverture des travaux de ce colloque était placée sous l’égide de Mme le Premier Ministre, Cissé Mariam Kaïdama Sidibé.
Ce premier Forum africain du développement durable s’est tenu à un moment où les prévisions sur l’impact des changements climatiques sont alarmantes en Afrique, faisant du coup de notre continent la région du monde la plus vulnérable d’ici la fin du siècle. Selon ces prévisions, l’Afrique pourrait perdre entre 25 et 40% de ses habitats naturels et avec la montée du niveau de mer, près de 30% des infrastructures côtières africaines seront détruites avec comme conséquences les sécheresses et les inondations.
Face à ces prévisions alarmantes, il était donc urgent pour les décideurs de dégager une vision commune pour faire avancer les bases de la gouvernance en matière de développement durable et du changement climatique. C’est pourquoi, deux jours durant, les 500 participants ont traité plus d’une dizaine de sous-thèmes dans le souci de permettre à l’Afrique de disposer des moyens pour être au rendez-vous du développement du changement climatique.
Le Forum de Bamako est l’un des actes préparatoires à la Conférence Rio+20 qui sera un des grands rendez-vous de la planète. De l’avis de Mme le Premier Ministre Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, ce Forum de Bamako est un des maillons d’une longue chaîne qui réunit, depuis plusieurs années, les partenaires africains pour concevoir et arrêter des positions communes de l’Afrique sur trois sujets essentiels pour l’avenir du continent. Il s’agit de la mise en œuvre d’un développement durable, de la lutte contre les effets des changements climatiques et de l’émergence d’une économie verte.
Un des enjeux majeurs de ce Forum, selon Mme le Premier Ministre, est de faire avancer les bases de la gouvernance du développement durable non seulement au niveau des pays, mais aussi au niveau des sous-régions. Et cela, aussi bien en termes de stratégies nationales qu’en analyse des freins au développement au premier rang desquels l’insécurité. «La plus grande partie de nos économies africaines repose sur l’exploitation des ressources naturelles. Ces ressources sont soumises à la conjugaison des pressions dues à la croissance démographique, à la pauvreté de nos sociétés et aux effets du climat. Nous nous devons de tout mettre en œuvre pour limiter leur dégradation. Les prévisions sur l’impact des changements climatiques sont particulièrement alarmantes en Afrique, faisant de notre continent la région du monde la plus vulnérable», a expliqué la patronne de la Primature. Avant d’indiquer que d’ici la fin du siècle, l’Afrique pourrait perdre le tiers de ses habitats naturels, la montée du niveau de la mer pourrait détruire près de 30% des infrastructures côtières et les sécheresses et les inondations se multiplieront entraînant de plus une pénurie d’eau et des déficits alimentaires.
La présidente du Comité d’organisation de ce Forum, Mme Sidibé Aminata Diallo, a mis un accent particulier sur le développement économique actuel, modèle imposé par le système capitaliste qui détruit les équilibres planétaires indispensables à la survie de notre espèce, ainsi que la faune et la flore qui accompagnent notre destinée. Pour elle, la folle idéologie de la croissance, propre à ce système particulier, oblige au gaspillage irrémédiable de nos réserves de ressources naturelles. «Nous ne devons pas nous contenter d’être des donneurs de leçons. A nous de montrer l’exemple à nos enfants, nos petits enfants et pour les générations futures. La lutte contre le changement climatique n’est pas un choix. Elle est une obligation qui nous impose d’avoir une vision commune sur les moyens à mettre en œuvre pour atteindre nos objectifs», a-elle martelé.
Ce Forum africain du développement durable qui pris fin hier dans notre capitale, a permis, entre autres, la mise en cohérence des initiatives nationales et régionales africaines en matière de développement durable et de changement climatique ; l’information et la sensibilisation au renforcement du processus d’appropriation par les décideurs et les populations des concepts du développement durable ; et de partager les visions des décideurs politiques.
Nouhoum DICKO