Organisée par la Fondation Chirac, la rencontre qui s’ouvre aujourd’hui a Bamako s’inscrit dans le cadre du processus régional africain de préparation du 6è Forum mondial de l’eau prévu à Marseille en mars 2012.
L’accès à l’eau potable a été reconnu en juillet 2010 par les Nations unies comme un droit fondamental. Or les dernières statistiques en la matière révèlent que près de 900 millions de personnes dans le monde n’y ont pas accès dont plus de 337 millions en Afrique subsaharienne où seuls 60% de la population utilisent un point d’eau amélioré. Pour inverser cette tendance, il faut une grande mobilisation à l’échelle internationale. C’est pour contribuer à cette mobilisation en faveur du droit à l’eau et à l’assainissement que la Fondation Chirac organise un forum qui s’ouvre aujourd’hui dans notre capitale.
La rencontre est consacrée à la situation dans la région du bassin du fleuve Niger. D’où le thème du forum : « Solidarité pour l’eau dans les pays du bassin du Niger ». Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du processus régional africain de préparation du 6è Forum mondial de l’eau qui aura lieu à Marseille, en France, en mars 2012. Ses conclusions seront présentées comme la contribution des pays du bassin du Niger à ce grand rendez-vous mondial. La rencontre de Bamako est une occasion pour les responsables des Etats riverains du fleuve Niger de discuter de questions clefs relatives à la gestion équitable et partagée des fleuves transcontinentaux. Elle a pour objectif de promouvoir des solutions opérationnelles notamment dans le cadre de la coopération décentralisée et des actions de terrain exemplaires répondant aux défis de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Ce sera également l’occasion de rappeler aux pays l’importance d’une mobilisation accrue autour de l’Autorité du bassin du Niger (ABN) tout en favorisant le renforcement de la coopération transfrontalière pour l’aménagement et une gestion équilibrée et durable des ressources en eau. Dans cette optique, le forum de Bamako entend accompagner les pays de la région dans le processus de ratification de la convention des Nations unies sur les cours d’eau internationaux.
L’implication de la Fondation Chirac dans l’organisation de la rencontre s’inscrit dans la poursuite des engagements de l’ancien président français Jacques Chirac. Cette fondation qui a été lancée en juin 2008, s’est fixée pour mission de prolonger les engagements de Jacques Chirac au service de la paix, notamment en Afrique, un continent auquel l’homme d’Etat marquait un attachement particulier. Quatre programmes et une initiative servent cette mission : l’accès à la santé et à des médicaments de qualité, l’accès à l’eau et à l’assainissement, la lutte contre la déforestation et la désertification, la défense de la diversité culturelle et linguistique Plus de 350 participants sont attendus à cette rencontre dont la cérémonie l’ouverture sera présidée par le président de la République, Amadou Toumani Touré.
La participation sera véritablement de haut niveau puis que les chefs d’Etats des neuf Etats membres de l’Autorité du bassin du Niger sont invités. Plusieurs autres personnalités prendront part au forum, dont l’ancien président de la République, Alpha Oumar Konaré, le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, le président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, Abdou Diouf, le commissaire européen au développement, Andris Piebalgs, l’ancien directeur général du Fonds monétaire international, Michel Camdessus. Le forum est organisé autour de deux pools. Un segment politique de haut niveau proposera aux chefs d’Etats de la région d’apprécier les défis et perspectives posés par la gestion du bassin du Niger. Les positions de chaque pays concernant la ratification de la convention de 1997 sur le droit relatif aux utilisations des cours d’eau à des fins autres que la navigation, seront discutées.
L’objectif ici est de créer une dynamique positive et de relancer le processus de ratification souvent laissé en suspens. Cette convention est le seul instrument juridique à vocation universelle concernant l’utilisation, la gestion et la protection des cours d’eau partagés par au moins deux Etats. Le deuxième segment du forum se déroulera autour de quatre tables rondes thématiques et deux tables rondes juridiques. Quatre thèmes de tables rondes soutiennent un objectif général : « parvenir à une gestion concertée équilibrée et durable, quantitative et qualitative des ressources en eau partagées par les pays du bassin du Niger ».
