Les moments de la canicule constituent pour les populations une période difficile. Non seulement, elles sont indisposées dans leur bien être, mais elles sont exposées aux risques de vols qui se multiplient dans les quartiers de la capitale.
Ah, la canicule à Bamako. Il est dur de bien vivre dans la capitale malienne en cette période où le ciel a décidé de ne pas se montrer clément. Difficile de trouver de l’ombre. Avec les nombreuses constructions de maisons en hauteur, le faible nombre d’espaces verts ou leur manque d’entretien, décuplent la souffrance des populations. Depuis le début du mois de Mars, nombreuses sont les personnes qui se ruent sur les ventilateurs, ce qui rend de plus en plus ce marché florissant. Malheureusement avec les coupures intempestives de courant, il est difficile d’espérer échapper à la fournaise de l’intérieur des maisons, même pour ceux qui se sont prémunir de climatiseur. Dans l’espoir de trouver un peu d’air pour adoucir leurs nuits, nombreux sont ceux qui amènent leurs couchettes sur leur terrasse ou sous le manguier, quand leur concession en dispose. Cette pratique expose au banditisme. En effet pendant les nuits de chaleur, les gens ont de plus en plus du mal à dormir et les rares moments où ils y parviennent, le sommeil est d’une profondeur exceptionnelle. Certains malfrats en profitent pour faire leurs opérations. Profitant des portes ouvertes au vent, ils font de nombreuses victimes. Ajouter à cela tous les risques d’abus sexuels ou de tentatives de viol que certains individus mal intentionnés, pratiquent sur les aides ménagères ou toute autre personne qui dorment dans les cours communes, on a un cocktail détonnant. Pour plus de prudence, il est important de s’hydrater le plus souvent, d’accorder une attention particulière aux enfants et aux personnes âgées.
Khadydiatou Sanogo
La ruée vers les plages
En cette période de chaleur où il fait excessivement chaud à Bamako et environs, certains jeunes, fuyant la canicule se refugient au bord du fleuve durant le week-end et remplissent les plages. La situation a certes des avantages, mais elle a aussi des inconvénients.
Les habitants de la capitale et ses environs ne manquent pas d’endroits pour “respirer”.
Les rives du fleuve Niger offrent de multiples sites romantiques ou bucoliques, loin des bruits de la grande ville. Les plages rocheuses de Samaya et de Sotuba et la plage sablonneuse de Kalanbacoro extension appelée communément “Kalaban loisir” sont aussi propices à la détente que la plage de Koulikoro. Les Bamakois restent donc chez eux et déferlent par petits groupes sur “leurs” plages les bras chargés de matériels de camping et de provisions, pour y passer la journée du samedi ou du dimanche. En plus de leur spécificité de lieux de repos pour ceux qui s’y rendent, les plages se sont transformées, pour ceux qui flairent les bonnes opportunités, en centres de belles affaires. Le temps d’un week-end les vendeurs de boissons, les buralistes, les rôtisseurs, les marchands de fruits et légumes, les propriétaires de parkings pour pirogues, réalisent de jolis bénéfices. A Samaya, en cette saison sèche, le fleuve en laisse émerger des roches qui constituent autant d’îlots.
Les visiteurs empruntent des pirogues pour se faire déposer sur ces sites convoités. Le voyage coûte 200 FCFA par personne en tarif unique. Selon M. Dembélé, chaque année lui et son grain organise une sortie à la plage de koulikoro. Après avoir convenu sur un montant, ensemble ils planifient le départ et le retour pour éviter tous les drames. Une foi arrivés sur le lieu, ils se mettent d’accord avec le piroguier, afin qu’il reste à leur disposition pour la journée entière, avec la prise en charge de son repas. Le plus souvent, à part les brochettes, le repas est préparé dans une famille, pu transporter. Ainsi, fuyant la chaleur ou se donnant l’impression de fuir la chaleur, ces « pique-niqueurs » d’une journée, passent une bonne journée. Mais, peu avant la tombée de la nuit, c’est souvent le branle-bas. Tout le monde veut rentrer au même moment. Dans le tohu-bohu, on se bouscule pour prendre place dans des pirogues bondées, avec tout le risque que cela comporte. Il faut dire que ces sorties à la plage ne sont pas du goût de tous. Selon Yacouba, la plage ne fait pas partir de son plaisir parce qu’il a peur de l’eau. Un autre indique qu’il ne sait pas nager. Qu’à cela ne tienne, fuir la chaleur et en s’amusant dans l’eau ou au bord de l’eau, nécessite le minimum de prudence.
B. TRAORE, stagiaire