Feux de brousse : Plus de 2 millions d’hectares ravagés en trois mois

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Le ravage du feu est très élevé dans les cercles de Kita, Bafoulabé, Kayes, Keniéba, Nara d’octobre à décembre 2021, selon le satellite Modis. Le service des eaux et forêts a dévoilé ces chiffres, la semaine dernière à l’AEDD. C’était à l’occasion de la 23e édition de la quinzaine de l’environnement.

Dans le cadre de la campagne de communication en faveur de la protection de l’environnement, dont les activités ont été lancées le 5 juin à Bougouni, la direction nationale des Eaux et Forêts, a échangé avec les acteurs de l’environnement sur trois communications. Une présentation sur la situation des feux de brousse durant le dernier trimestre de 2021 a été développée par le Commandant Alassane Diallo,  chargé de la gestion de la base des données-suivi des feux de brousse à la Direction nationale des Eaux et Forêts.

Le présentateur a indiqué que 20 777 d’occurrences de feu de brousse ont été observés pendant les mois d’octobre, novembre et décembre 2021 sur l’ensemble du pays, via le satellite Modis. D’où la nécessité, plaide l’agent, d’intervenir pour minimiser le risque de feux tardifs  dans les localités citées.

Ces cas de feux de brousse détectés par les satellitaires Modis  ont ravagé plus de 2 millions hectares pendant la même période.

Les superficies brûlées sont beaucoup plus importantes, renseigne le service des eaux et forêts, dans les cercles de Kita (453 746 ha), Bafoulabé (305 471 ha), Kayes (331 288), Keniéba (115 724 ha), Nara (233 260 ha), Kolokani (150 177) et Diéma (90 277 ha).

Diminution de près 40 %

Sur la campagne 2020-2021, le service des eaux et forêts constate une diminution d’à peu près 40 % de superficies brulées, surtout dans la région de Kayes, même plusieurs cercles de la région sont toujours dans la zone rouge.

Cette réduction conforte le service des eaux et forêts, selon commandant Alassane Diallo chargé de la gestion de la base des données suivi de feux de brousse. Pour lui, « cela veut que dire que la sensibilisation, l’information et la communication menées dans la zone a porté son fruit ».

A rappeler qu’en 2020, 7, 6 millions hectares avaient été dévastés par des feux de brousse au Mali dont 3 millions hectares pour la région de Kayes contre 5, 2 millions hectares en 2019, (pour la même région), selon les données du Système d’information forestier (Sifor).

Pour une gestion efficace de ces feux de brousse, la direction des Eaux et Forêts  a recommandé la mise en place en place d’un système de prévision et d’alerte  rapide dans les cercles névralgiques et la préparation d’un module de lutte contre les feux de brousse au profit des élèves forestiers. Elle a également demandé le quadrillage des zones à risques par la création d’un réseau de pare-feu régulièrement entretenus et une surveillance renforcer des zones à forte production de biomasse avant la fin de la saison des pluies.

La direction nationale des Eaux et Forêts, au cours de sa journée, a échangé sur l’arrêté interministériel portant modalités d’exportation du bois et les occupations des forêts classées au Mali. « Le foncier pose un problème », a alerté la directrice nationale des Eaux et Forêts Mme Kanouté Fatoumata Koné.

 

Kadiatou Mouyi Doumbia

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 PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT

Les enfants aussi comptent

 En marge de la 23e édition de la Quinzaine de l’environnement, l’Association pour l’Environnement, l’Assainissement et pour un Meilleur Cadre de vie (Amavec) et l’entreprise Lena déco ont organisé une journée de sensibilisation et d’éducation à l’éco-citoyenneté à l’endroit de plus de 1 000 élèves du Complexe scolaire Marie Auxiliatrice (CSMA) de Niamana. C’était le vendredi 10 juin, dans l’enceinte de l’établissement, sous le parrainage du directeur exécutif de la fondation Tuwindi, Tidiane Togola.

Œuvrant tous deux dans le domaine de la protection de l’environnement, l’Association pour l’Environnement, l’Assainissement et pour un Meilleur cadre de vie (Amavec) et l’entreprise Lena déco ne sont pas restées en marge de la Quinzaine de l’environnement 2022. La campagne se déroule jusqu’au 17 juin sur toute l’entendue du pays.

C’est aux côtés des 1 150 élevés du Complexe scolaire Marie Auxiliatrice (CSMA) de Niamana que l’Amavec et Léna Déco ont célébré cette 23e édition sous le thème « Moi enfant, que dois-je faire pour protéger mon environnement ? ».

L’objectif de cette journée, selon Mme Kalambry Hélène Argidame, présidente de l’association était de « sensibiliser  les tout petits à ne pas faire les mêmes erreurs que nous avons faites ». La promotrice de Lena Déco poursuit et ajoutera que la protection de l’environnement est désormais un sujet primordial. Pour protéger la survie de l’humanité, il est indispensable, estime-elle, de protéger l’environnement aujourd’hui.

« Et pour que la relève soit bien assurée, il est plus que nécessaire de se pencher sur les enfants en leur apprenant les bonnes pratiques afin qu’ils soient des bons éco-citoyens de demain », a-t-elle fait savoir. Elle a invité tout un chacun à œuvrer pour le bien être de notre terre car, « nous n’avons qu’une seule terre ».

La journée de sensibilisation a outillé les élevés du CSMA sur l’importance et les bienfaits du reboisement sur l’environnement et la population. La présentation a été faite par l’équipe de cantonnement des eaux et forêts de la rive droite de Bamako. De nombreux invités y ont pris part, dont la Fondation Malien Tout Court, l’Agence de l’Environnement et du Développement durable (AEDD), le collectif Cité propre, la Plateforme Mali vert, le Collectif des associations de Niamana et N’tabacoro, les membres de moussikissé-ton de Missabougou,

Au nom des parents, le parrain de l’événement Tidiane Togola, directeur exécutif de la fondation Tuwindi a salué l’initiative de l’Amavec et de Léna Décor à l’endroit des tout petits. Devant lui et l’initiatrice de l’évènement, les élèves se sont engagés à « préserver l’environnement pour des milliers d’années pour leurs camarades, leurs familles, pour le Mali et pour l’Afrique, et pour le monde ».

La directrice du Complexe, Sr Yvonnne Ouedraogo, sœurs salésiennes de Don Bosco, a remercié l’Amavec d’avoir choisi leur établissement pour cette sensibilisation combien importante. A l’en croire, la protection de l’environnement surtout aujourd’hui doit être un engagement de première importance. La directrice du complexe a, ensuite, sollicité l’aide des bonnes volontés et celle des autorités locales pour refaire leur forage. Elle a également demandé l’aménagement de la route qui passe devant l’école. Elle se trouve dans « un état défectueux », a laissé entendre Sr Yvonnne Ouedraogo.

Le chef de cantonnement des eaux et forêts de la rive droite, Commandant Ahmed Ag Mohamed Elmoctar, a invité la population à joindre l’acte à la parole en inculquant dès le bas âge la protection de l’environnement aux enfants. A l’endroit des parents, il les a engagé à être des bons éco-citoyens.

La journée a été marquée par des prestations de slams, de chorégraphies et des remises des kits d’assainissement et des pots de fleur faits à base des matières plastiques au Complexe scolaire. L’association, à travers sa présidente, a également procédé  à des  plantations symboliques d’arbres dans la cour de l’école.

 

Kadiatou Mouyi Doumbia

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