C’était au cours d’un point de presse animé par le Directeur national des eaux et forêts, l’Inspecteur général Biramou Sissoko, accompagné de plusieurs officiers supérieurs des eaux et forêts. Ce point de presse visait à informer l’opinion nationale et internationale en rapport avec la grève des exploitants de bois. C’était le jeudi 19 mai dans la salle de réunion du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable.
Ledit point de presse était présidé par le chef de cabinet du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Siaka Coulibaly. Il intervient dans un contexte de malentendu entre les exploitants de bois et leur autorité de tutelle. En cause, l’instauration d’une nouvelle loi dans le cadre de la rationalisation de l’exploitation, de la circulation du bois d’œuvre et du bois de service du domaine forestier de l’Etat.
En effet, selon l’inspecteur général, Biramou Sissoko, directeur national des eaux et forêts, la nouvelle loi instruit aux agents des eaux et forêts d’observer certaines règles, entre autres, d’arrêter l’exploitation du bois d’œuvre et de service dans tous les massifs forestiers sans plan d’aménagement approuvé par les autorités compétentes.
Aux termes de ses articles 32 et 33, la loi 10-028 stipule que les études techniques et l’élaboration du plan d’aménagement peuvent être à la charge de l’Etat (domaine classé de l’Etat), ou de la personne physique ou morale de droit privé qui sollicite l’exploitation d’un massif (du domaine protégé) à travers un contrat d’exploitation ; la transformation du bois d’œuvre et de service est faite exclusivement par les unités industrielles ou artisanales autorisées par l’autorité compétente et implantées en dehors des massifs forestiers, et que le coupon de transport ne peut être délivré que pour les pieds entiers de bois d’œuvre destinés aux unités de transformation et les pièces de service. Toutes choses qui sont contestées par certains exploitants de bois illégaux dans nos forêts, «qui sont allés en grève contre leur département de tutelle», a expliqué l’inspecteur général Biramou Sissoko.
Pour lui, ces réglementations fermes frappent les exploitants illégaux qui sont coutumiers de la coupe abusive de bois. Et de préciser : «Il est impossible que les exploitants exportent nos bois, nos charbons pour la sous-région, et pourtant nous sommes un pays désertique, qui n’a pas assez de forêts classées pour une telle pratique illégale». «On ne doit pas couper le bois l’importe comment, sinon nous risquerons de détruire nos réserves forestières. Nous demandons à tous les exploitants de bois de se mettre en règle comme la loi le recommande», a-t-il ajouté. Et de poursuivre : «ces mesures drastiques annoncées par les forestiers font l’objet de protestation des exploitants, sinon il n’y a pas eu de grève et il n’y aura pas de grève entre nous. Mais, c’est un amalgame des exploitants, car ils ne sont pas en règle».
De son côté le colonel-major, Baïkoro Fofana, conseiller technique au ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, a expliqué que cette loi a été instituée pour mettre fin aux ravitaillements de notre sous-région par nos exploitants en bois. Il recommande, au demeurant, aux exploitants de chercher légalement un permis de coupe avant toute pratique.
À signaler que le permis de coupe dépend de la qualité du bois, objet de la coupe, et de la zone dans laquelle il doit être coupé. Rappelons aussi que cette loi est entrée en vigueur depuis 2010, après plusieurs moratoires entre les différents acteurs du domaine.
Ousmane DIAKITE/ Stagiaire