Face au non-paiement de leurs créances depuis 2011 par la Mairie du District de Bamako : Les GIE lancent un cri de cœur

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Si rien n’est fait pour les GIE du district de Bamako par les plus hautes autorités du pays,  la capitale risque de devenir de plus en plus sale et insalubre. En effet depuis 2011, les 2/3 des GIE qui s’occupent du balayage et du curage des caniveaux de la ville de Bamako n’arrivent plus à obtenir leurs créances auprès de la Mairie du District et ne savent plus à quel saint se vouer pour faire face à leurs obligations financières vis-à-vis de leurs employés. Du coup la présidente de la commission des GIE du district de Bamako, Mme Maiga Mariam Sangaré en appelle au sens élevé et patriotique du président de la république, Ibrahim Boubacar Keita.

 

Mairie du District de Bamako
Mairie du District de Bamako

Conformément à sa politique d’assainissement et de salubrité de la capitale, la mairie du district lance chaque année des appels d’offres à l’intention des GIE. C’est ainsi que des GIE qui ont été retenus  procèdent pour les uns au balayage des principales artères d’une durée de 11 mois et pour les autres au curage des caniveaux d’une durée de deux mois. Mais hélas malgré le bon travail de ces GIE et apprécié de tous les habitants de la capitale, la mairie du district n’est jamais honoré tous ses engagements vis-à-vis de ces GIE. Pourtant ces derniers continuaient à payer leurs employés composés des veuves, des filles-mères, des jeunes ruraux et des femmes démunies. Selon une responsable d’un GIE, la Mairie n’est pas animée d’une bonne foi pour régler ses dettes « Ce qui est dramatique dans tout cela depuis plus de six mois on a plus d’interlocuteur face à nous pour trouver une solution définitive. Ce qui est grave c’est que ni la mairie du district, ni le contrôle financier de l’état ne sont pas en mesure de nous dire à quel niveau les dossiers sont bloqués. Nous implorons le ministre de l’intérieur et de la sécurité, le ministre de l’eau et de l’assainissement et plus particulièrement le président de la république, IBK pour qu’ils nous viennent en aide car nous souffrons beaucoup » confie-t-elle.  Selon nos informations lors d’une réunion avec les GIE concernés, le Maire du district, Adama Sangaré les a fait savoir que la mairie n’est pas en mesure d’honorer ses engagements faute d’argent car le gouvernement refuse de les subventionner sur ce sujet. Il va jusqu’à dire aux responsables de ces GIE qu’ils peuvent  aller se faire voir à la télévision nationale. Pourtant le ministre d l’eau et de l’assainissement affirmé devant les responsables des GIE que le gouvernement a bel et bien  cédé certaines taxes à la mairie du district pour accompagner le programme destiné à la salubrité et l’assainissement. « Si réellement la mairie du district de Bamako n’a pas de fonds pour honorer ses engagements vis-à-vis à des GIE, pourquoi continue-t-elle à lancer des appels d’offre ? Nous pensons que les choses ne sont pas claires du tout et nous réclamons haut et fort nos créances de 2011,2012 et 2013 » confie un autre promoteur de GIE. Une chose est sure, on ne peut pas vouloir avoir une  capitale voire  une ville propre si les GIE chargés du balayage et du curage des caniveaux ne sont pas sur leurs droits de la part de la mairie du district. « Je demande à toutes les bonnes volontés et plus particulièrement au président IBK de nous venir en aide car  la plupart de nos membres ont des problèmes avec les banques pour les uns et pour les autres avec les employés qui sont tous partis ailleurs notamment au Sénégal, en Algérie et en Afrique centrale.

 

Depuis plus de six mois on n’a plus d’interlocuteur valable car la mairie a déclaré qu’elle n’est pas en mesure de nous payer » confie la présidente de la commission des GIE, très amère.

 

En tout cas les nouvelles autorités du pays doivent tout mettre en œuvre pour que ces GIE ne disparaissent du tout. En plus de leurs fonctions primordiales, les GIE ont permis d’absorber le chômage des jeunes,  des hommes et des femmes en difficulté dans la ville de Bamako. De l’avis de plusieurs responsables de ces GIE, les fonds qui leur sont destinés existent bel et bien mais sont utilisés à d’autres fins. « Je suis convaincu que les fonds son là-bas sinon comment expliquer le changement brutal de l’ancien directeur financier au profit d’une dame qui refuse même de nous recevoir. Pire tous nos dossiers envoyés su contrôle financier sont rejetés sans motifs valables.

 

Je suis convaincu qu’il existe une complicité entre la nouvelle directrice financière de la mairie et le contrôle financier » confie un autre responsable d’un GIE qui a voulu garder l’anonymat. A titre de rappel ce sont les créances de 2011, 2012,2013 qui demeurent impayées pour l’instant en attendant la fin de l’année 2014. A la question de savoir pourquoi attendre presque quatre années pour réclamer ces créances ? Pour la présidente de la commission des GIE, la réponse est simple « Depuis la fin de l’année 2011 nous avons saisi l’ancien Premier Ministre, Mariama Khaidama qui nous promis de trouver une solution rapide. Mais les évènements de 2012 sont passés par là et suivis de la transition mouvementée ainsi que les élections présidentielle et législative. Comme tout bon malien, nous avons été sensibles à la crise sociopolitique et économique. Maintenant que les choses sont rentrées dans l’ordre nous avons décidé de reprendre notre bâton de pèlerin pour réclamer nos droits » a-t-elle déclaré.  C’est dire que les nouvelles autorités du pays doivent venir en aide à ces GIE dont tous les employés sont issus de la masse populaire vivant dans une précarité inouïe et cela conformément aux vœux du président qui a placé 2014 comme l’année de la lutte contre la corruption et la délinquance financière.

 

Affaire à suivre donc…

Sadou Bocoum    

 

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