Exportation illégale des bois de vêne et de caïlcédrat vers la Chine : Cinq conteneurs frauduleux saisis par la Direction des Eaux et Forêts

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La Direction des Eaux et Forêts a intercepté cinq conteneurs  renfermant  des pieds de bois de vêne et de caïlcédrat prêts  à être transportés illégalement en Chine par un réseau de trafiquants maliens de ces essences dirigé par un transitaire du nom de Niaré.  Le fait s’est produit dans l’après-midi du vendredi 13 décembre au terminal des conteneurs sis à Sotuba.

 

 

Cette saisie constitue un signal fort à tous ceux qui se livrent à l’exploitation forestière, souvent sans y être autorisés ainsi qu’à leurs clients chinois,  afin qu’ils cessent toute pratique commerciale frauduleuse. Les bois saisis sont le vêne  (guéni) et le caïlcédrat (djiala) ou (acajou du Soudan), espèce d’arbre en voie de disparition.

L’appétit des consommateurs pour le mobilier en bois de vêne et de  caïlcédrat est le principal moteur du commerce de bois illégal, activité dévastatrice sur le plan écologique. La perpétuation de ce commerce est imputable à la complicité criminelle de certains Maliens et la négligence  coupable dans l’application des lois par le gouvernement. Les maigres ressources naturelles du Mali sont exploitées à outrance afin de servir un réseau bien établi d’acheteurs chinois aggravant ainsi le péril climatique auquel le pays est confronté. A notre arrivée sur les lieux, ces bois étaient en train d’être déchargés des camions sur les instructions des agents de la Direction des Eaux et Forêts sous les yeux des chinois. D’autres étaient en train d’être camouflés dans d’autres conteneurs pour être soustraits à l’opération.  Interrogé sur la provenance de ces essences, l’un des membres du réseau, qui a refusé de nous dévoiler son identité, a affirmé : “Ces bois nous parviennent des localités de Bougouni, Sikasso et Kolondiéba de la part de Maliens et de Burkinabé. Cela fait un mois que nous pratiquons ce commerce. Nous avons déjà exporté quatre conteneurs en direction de la Chine. Ces bois sont transportés par la société SDV au port de Dakar avant de prendre la direction de la Chine au compte d’une société dont j’ignore le nom”.  Une fois ces essences transportées en Chine, elles sont destinées à la fabrication de meubles, de maisons et autres objets de luxe.

 

A la question de savoir s’il possède des documents administratifs pour exercer ce commerce, il répond d’un air désespéré: “Cette affaire commence à me faire peur. Concernant les documents administratifs, c’est le transitaire Niaré qui s’occupe de tout cela. Il les détient, c’est lui qui s’occupe de tout ce qui est administratif”. Le transitaire Niaré, que nous avons tenté de joindre au téléphone, nous a dit sur un ton où perçait la colère: “Je ne veux pas vous rencontrer Monsieur le journaliste. Cette affaire ne vous concerne pas. Vous cherchez le numéro de téléphone des gens pour leur créer des problèmes”.

 

Rappelons qu’en 2008, en deux mois seulement (de janvier à février 2008), l’exploitation des forêts du cercle de Kita par les Chinois a fourni 243 tonnes de bois. Cette exploitation, qui était au cœur d’une controverse, avait été suspendue  par le ministre de l’environnement après une visite dans la zone forestière. Mieux, le contrat d’exploitation avait fait l’objet d’une révision.

 

Qu’en est-il actuellement ? Et où se trouvaient les agents des Eaux et Forêts lorsqu’on coupait ces espèces protégées ? Espérons que le ministère de l’Environnement ouvrira rapidement une enquête pour situer les responsabilités et sanctionner les auteurs de ce trafic crapuleux et éhonté à la hauteur du préjudice causé au pays.

 

 

Bandiougou DIABATE

 

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1 commentaire

  1. Les Agents des eaux-et-forêts? Ils prennent leur thé dans les postes de garde devenu des “grins” car on leur a tout retiré depuis la conference nationale!
    A leur regret, ces agents sans autorité, ni moyen ne peuvent que constater les faits!

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