Les rares forêts du Mali font depuis un certain temps l’objet d’une exploitation abusive et d’une exportation frauduleuse vers certains pays, comme la Chine et le Burkina Faso, selon le Collectif des exploitants forestiers, des menuisiers et autres organisations regroupés au sein de la Chambre des métiers.
Pour réclamer l’arrêt immédiat de ces pratiques et des sanctions contre les auteurs et leurs complices, ils ont aminé la semaine dernière, dans les locaux de l’Association pour le développement des quartiers de la Commune I, une conférence à laquelle a participé la presse.
Animée par Bakary Konaté, Président de la Chambre des métiers de la Commune I, Bayini Coulibaly, menuisier, et Siaka Konaté, de l’Association des exploitants forestiers, cette rencontre a été marquée par des témoignages et des projections d’images de camions lors du chargement de bois.
Aux dires des principaux conférenciers, des tours dans certaines zones, comme Garalo et Kadiolo, dans la région de Sikasso, ou à Kéniéba, dans la région de Kayes, suffisent pour se rendre compte de l’évidence et du danger qui guette désormais nos forêts du fait de cette pratique.
Pour Bayini Coulibaly «si le phénomène devait continuer, notre pays ne disposera plus de forêt dans 5 ans». C’est dire donc que les plus hautes autorités, avec en tête le ministère de l’Environnement et de l’assainissement, sont interpellées, pour trouver rapidement une solution à ce problème, qui a des impacts environnementaux très graves sur un pays au plus des 2/3 déjà désertique.
Les intervenants ont pointé un doigt accusateur sur certaines autorités, comme les services de Protection des forêts, et des agents de la Douane, qu’ils soupçonnent de complicité. Ils ont aussi demandé une révision de la loi portant sur le commerce des produits forestiers nationaux, tout en exigeant des sanctions contre les éventuelles complicités.
Ils ont également demandé la collaboration des transporteurs, qui doivent refuser selon eux de charger ces bois abusivement coupés dans nos forêts. Les acteurs du secteur, qui semblent décidés à mettre fin au phénomène, se proposent d’initier un cadre d’échanges de haut niveau, pour amener les décideurs à prendre à bras le corps le problème, qui, en plus de ses conséquences environnementales, a de sérieuses répercussions économiques sur nos petit artisans, qui n’ont pas les moyens de se procurer du bois importé.
A suivre.
Yaya Samaké