Le Directeur national des eaux et forêts et le Chef de cabinet du ministère de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable ont apporté, le jeudi 19 mai 2016, des éléments d’éclaircissement sur la nouvelle instruction relative à la réglementation de l’exploitation et de la circulation du bois d’œuvre et du bois de service du domaine forestier de l’Etat.
C’est initiative fait suite à une grève illimitée déclenchée depuis peu par les exploitants du bois d’œuvre et du bois de service du domaine forestier de l’Etat, les transporteurs et les vendeurs de bois et charbons. L’objectif étant de s’opposer à la nouvelle instruction relative à la règlementation de l’exploitation et de la circulation du bois d’œuvre et de service au Mali.
Cette nouvelle instruction contre la coupe abusive dans le domaine forestier de l’Etat rentre dans le cadre de la rationalisation de l’exploitation et de la circulation du bois d’œuvre et du service. Par une lettre circulaire en date de 8 mars dernier, le directeur national des eaux et forêts a instruit à tous les directeurs régionaux des eaux et forêts d’observer la décision. A savoir : arrêter l’exploitation du bois d’œuvre et de service dans tous les massifs forestiers sans plan d’aménagement approuvé par les autorités compétentes conformément aux articles 32 et 33 de la loi 10-028.
Selon l’Inspecteur général Biramou Sissoko, la transformation du bois d’œuvre et de service est faite exclusivement par les unités industrielles ou artisanales autorisées par l’autorité compétente et implantées en dehors des massifs forestiers. Et son coupon de transport ne peut être délivré que pour les pieds entiers de bois d’œuvre destinés aux unités de transformation et les pièces de bois de service. Il fera savoir que cette grève observée ne concernait pas les vendeurs et les transporteurs de charbon et du bois de chauffe.
Toujours selon le Directeur national des eaux et forêts, « en 2015, nos forêts ont été l’objet d’une exploitation excessive par les exploitants. Sur 400 pieds de bois autorisés à Kenieba, environ 5200 pieds ont été détruits en 2015 ». Pour lui, cela s’explique du fait que les produits sont exportés hors du pays par les exploitants. Des pratiques qui sont contraires aux engagements de notre pays à la COP 21 en 2015.
Baye Fofana, ancien directeur des eaux et forêts, a rapporté que la Mauritanie accuse le Mali de fausser tout son programme de lutte contre l’exploitation forestière car le marché mauritanien est inondé par le bois de chauffe et le charbon venant du Mali. Selon lui, tout le monde est exploitant du bois au Mali car on y gagne de l’argent facile.
Le Chef de cabinet du département de tutelle, Chaga Coulibaly, a demandé aux uns et aux autres de respecter les lois et les normes indiquées par les autorités compétentes.
Notons que tous les exploitants du bois doivent impérativement posséder des cartes d’exploitant délivrées par les autorités compétentes et qui leur donnent le droit d’exploiter et d’exposer leurs produits aux acheteurs. La validité de la carte d’exploitant dépend de la nature de l’exploitation forestière.
S.K. KONÉ