La Fédération nationale des exploitants forestiers du Mali est en grève illimitée depuis le dimanche 15 mai. Cela pour dénoncer leurs conditions de travail devenue plus exécrable suite au refus des autorités de tutelle à leur porter secours.
5 jours de grève. Refus de vendre du charbon et du fagot. Telle est la détermination de la Fédération nationale des exploitants forestiers du Mali qui a décrété un mot d’ordre de grève illimitée depuis dimanche. Dans le communiqué de grève, datant du 14 mai 2016, dont nous avons reçu copie, il est mentionné : « suite aux nombreuses tentatives de négociations faites avec le ministre de l’environnement de l’assainissement et du développement durable, qui sont sorites de néant, la fédération nationale des exploitants forestiers du Mali décrète une grève illimitée à partir du dimanche 15 mai 2016 à 00h 00 mn. La fédération demande tous les exploitants forestiers de fermer leurs produits jusqu’à nouvel ordre.
Par conséquent, le président demande la bonne suivie de cette grève par tous les exploitants forestiers… »
Signé des mains du président de a fédération (FENAFOMA), ce communiqué de grève a été respecté conformément aux consignes édictées.
Détaillants et grossistes (vendeurs de charbons et du bois mort) tous ont fermé leurs articles dans l’unique but de manifester leur désaccord contre une mesure des autorités interdisant à tout exploitant de continuer son activité sans répondre au critère des plans d’aménagement. Cette mesure ressort de la loi N°10.028 du 12 Juillet 2010. Qui viendra s’ajouter à de nombreuses difficultés non encore digérées. Qui sont entre autres : la multiplication des postes de contrôle des exploitants forestiers qui sont plus de 06 sur certains tronçons ( des contrôles pires que ceux de la drogue), l’augmentation des taxes qui sont passées de 600F à 1 600F sur chaque 100 kg de charbon et aussi sur des volumes de diamètre de bois, cela est passé de 4000 F cfa à 8000 F cfa. Pour le Président de la Fédération, trop c’est trop. Ils sont déterminés à ne plus jamais se laisser faire.
La polémique autour des actions de leur fédération ressort d’une convention négociée entre le gouvernement et un membre (ancien SG), exclu de la fédération datant de quelques mois, dont le contenu expliquerait leur accord quant aux conditions de réglementions de leur domaine fixées par le département de tutelle.
Une fois qu’ils ont pris connaissance de cette nouvelle, la fédération a tenu à éclairer la lanterne de tout un chacun car cette note ne l’engage en rien.
Pis, les exploitants forestiers dénoncent aussi le système des cartes d’exploitants qui au regard des orientations des autorités compétentes ne sont valables que pour des secteurs bien déterminés. Elles varient entre 15.000 (pour les personnes physiques) et 100.000 (pour les personnes morales exerçant en groupe) et est renouvelable chaque année. Une fois que vous quittez une zone d’exploitation pour une autre, il vous faut aussi changer de carte. Un acte jugé anormal.
Issa Djiguiba