Partir sur le terrain pour observer de visu l’état de l’évacuation des ordures des dépôts de transit, telle a été la mission que le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Modibo Koné, s’est assignée. C’était ce samedi 3 juillet 2021, à quelques semaines du lancement des activités par le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga.
Cette visite de terrain s’inscrit dans le cadre de l’action gouvernementale. Elle a conduit le ministre Modibo Koné et sa délégation d’abord à la devanture de l’Assemblée nationale. Ici, l’association « Changement au Mali » dirigée par la présidente Aïssata Maïga organisait une journée de salubrité dénommée « opération coup de poing ». L’objectif de cette initiative, selon les organisateurs, est de sensibiliser la population du grand marché sur la salubrité.
Selon la présidente, l’idée de cette activité de salubrité a été mûrie il y a longtemps mais les moyens manquaient. Pour elle, l’apport de la diaspora et celui du ministre Modibo Koné ont rendu cette journée possible. Le patron du département, en gilet jaune comme tous les membres de « Changement au Mali », a donné l’exemple du ramassage des ordures avec quelques coups de pelle.
Ensuite, la délégation s’est transportée à Médine où se trouve un dépôt de transit. Visiblement, la colline que les ordures avaient formée est aujourd’hui un souvenir. Les populations riveraines n’ont pas caché leur joie au ministre qui a instruit à l’entreprise chargée du travail d’évacuer les ordures dans les 48 heures qui suivent le dépôt.
Sur la route de Koulikoro, le marigot « Molobalini » entre Djélibougou et Korofina est un véritable casse-tête chinois pour les populations. L’association de lutte contre la pauvreté et pour la protection environnementale (AL Cppe) se bat pour éviter les inondations en période hivernale. Le curage va bon train mais la triste réalité est que le comportement de certaines personnes cause des dommages à d’autres. Concernant les dépôts de transit de Lafiabougou et du Camp de Kati, l’instruction du ministre fut la même. Il s’agit d’enlever les déchets à la cadence régulière pour éviter le scénario d’antan.
Certains lieux ont vu un court arrêt de la délégation. Le ministre, toujours en pointe, a visité le « Djafarana kô » au niveau du pont Richard. Là aussi, le constat est amer du fait que certaines personnes s’attellent à déverser des ordures et des restes d’aliments dans ce marigot. S’y ajoutent les caniveaux à Boulkassoumbougou. Sur son passage, le ministre a accordé une partie de son temps aux agents d’Ozone qui ne lui ont pas caché leurs souffrances à cause du non payement des salaires.
En s’exprimant sur ce qu’il a vu au cours de cette visite, le ministre Koné a prononcé un discours mi-figue mi-raisin. Selon lui, il est entre deux positions : une situation vécue avant le lancement des activités et celle de ce matin. « Les problèmes, ce sont nous-mêmes, c’est notre organisation. Il y a un manque de moyens à tous ceux qui se trouvent dans cette architecture de transport des ordures des domiciles aux dépôts de transit jusqu’aux décharges finales. Les actions ont commencé mais elles n’aboutiront que lorsque nous-mêmes, utilisateurs de cette activité, ne prenons pas des mesures afin que la salubrité soit », a laissé entendre le premier responsable du département.
De son point de vue, les curages ont été faits, mais les pluies ont fait que les caniveaux ont été à nouveau bouchés. Ce fut l’occasion pour lui d’instruire à l’entreprise de faire en sorte que les déblais des caniveaux puissent être ramassés rapidement. Parlant des collecteurs qui véhiculent les eaux fluviales, il dira que des personnalités ont fait des blocages pour des intérêts que lui-même ignore. « Nous allons réfléchir avec la mairie et l’Administration territoriale, les finances pour gérer la question de façon pérenne. Nous allons impliquer tout le gouvernement de transition afin que Bamako retrouve sa propreté », promet le ministre Koné qui rassure que tous les déchets seront ramassés.
Il a annoncé des mesures draconiennes pour ceux qui enfreindraient aux dispositions qui seront arrêtées pour la propreté de la ville de Bamako.
Bazoumana KANE