Les ressources forestières sont régulièrement menacées. Pour mettre fin à cette tendance, les autorités ont pris des dispositions protégeant ce patrimoine.
Cependant, explique Sékou Kanta, il faut distinguer les espèces végétales forestières des espèces végétales agricoles, selon leurs usages. Les premières sont exploitées à des fins alimentaires et les secondes pour les services (bois, ombrage). Selon qu’elles soient importées ou non, les espèces sont qualifiées d’exotique ou autochtones. Les premières sont appelées, espèces exotiques et les secondes, espèces autochtones. Les espèces domestiques ou agricoles sont celles incorporées dans l’agriculture, comme par exemple, la pomme cajou. Cet arbre qui a été importé d’Asie (Birmanie), a été introduit chez nous par les services des Eaux et Forêts. Il a d’abord été choisi à des fins de protection de la forêt à cause de sa grande résistance aux feux de brousse et le fait qu’aucune mauvaise herbe ne pousse à ses côtés. Mais pourquoi certaines espèces bénéficient de telles protections ? Il s’agit uniquement de les épargner de certaines menaces. Cette protection est liée à un intérêt bien précis. Il ne faut pas perdre de vue la richesse énorme que représente la forêt pour un pays. C’est pourquoi, cette protection peut avoir une motivation écologique, botanique, culturelle, culturelle, économique. Les espèces partiellement protégées sont généralement des essences autochtones non agricoles. Elles sont protégées à cause de la qualité de leur bois. Ainsi, leur exploitation est subordonnée à l’obtention d’un titre délivré après paiement préalable d’une redevance par pied, et dont le diamètre minimum est fixé par la loi, indique Sékou Kanta.
DES DIFFICULTES. La troisième forme de protection couvre les essences de valeur économique. Il peut s’agir d’espèces autochtones ou exotiques, mais non agricoles. Elles sont protégées pour la valeur de leur bois. On ne peut pas couper ces espèces pour en faire du bois de chauffe ou autres usages énergétiques. La protection des espèces rencontre beaucoup de difficultés, confie le forestier. « Pour parler d’espèces végétales, il faut d’abord parler de forêt », selon Sékou Kanta. Aujourd’hui, la dégradation de nos forêts a atteint un niveau alarmant, s’inquiète-t-il. A Bamako il n’ya plus de forêts classées. Toutes sont victimes d’agression et d’occupation illicite, à la faveur de l’explosion démographique de la capitale. Les principaux ennemis se nomment urbanisation et agriculture. Dans la course à la construction d’immeubles et des infrastructures immobilières, des hectares de forêt sont décimés. L’introduction des cultures industrielles et l’agriculture itinérante sur brûlis ont sérieusement entamé notre couverture végétale. On peut citer dans cette gamme de menaces, l’action des éleveurs bergers qui coupent les branchent des arbres pour nourrir leurs animaux dans leur transhumance et l’exploitation anarchique. Face à ce problème, la loi forestière de 2010 a apporté beaucoup d’innovations, reconnaît le spécialiste de la DNEF. Grâce à elle, le contrôle s’étend aujourd’hui sur les titres fonciers. Des mesures de protection des espaces verts sont entrées dans l’aménagement des espaces. En effet, tout schéma directeur d’urbanisation doit impérativement prévoir des espaces verts, selon l’article 66 de la nouvelle loi. Malgré ces efforts, le chemin menant à la protection des forêts en général et des essences en particulier, reste encore long, constate Sékou Kanta, avant de lancer : « quand on veut aménager la forêt, il faut d’abord aménager l’homme politique ». Cela veut dire que l’un des plus grands obstacles à la protection des forêts, reste la volonté des politiques. Par exemple, malgré l’engagement fort du président de la république en faveur de l’environnement, il est regrettable de constater qu’aucun conseiller dans le domaine forestier n’est présent à Koulouba. Bien qu’elle requiert des moyens importants, la protection de nos forêt est à notre porté. Pourvu que la volonté politique suivent.
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Climat : LA CREATION DU FONDS CLIMATIQUE VERT RETARDEE
Le projet de création d’un fonds de plusieurs milliards de dollars pour aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique peine à prendre forme. Les pays de la communauté internationale n’ont pas réussi à tomber d’accord sur la conception du fonds. Dans un communiqué publié vendredi dernier, l’Institut international pour le développement et l’environnement (IIED) indique que les pays en développement ont averti que le contrôle du fonds par les pays donateurs – et le fardeau de la bureaucratie que cela entraîne – limiteraient leurs capacités à en faire bon usage. Le désaccord a vu le jour cette semaine lors d’une réunion de la commission internationale chargée de la création du fonds à temps pour que les gouvernements l’approuvent lors de la prochaine conférence de l’ONU sur le changement climatique à Durban, en Afrique du Sud. L’année dernière, les négociateurs venus de 194 pays avaient convenu de créer le ’Fonds climatique vert’ pour transférer près de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 vers les pays en développement. Les Pays les moins avancés (PMA) – 48 parmi les nations les plus pauvres en Afrique et Asie qui sont particulièrement vulnérables face au changement climatique – étaient représentés dans la commission par le Bangladesh et la Zambie. Les négociateurs ont d’emblée préconisé une approche radicalement nouvelle. Ils ont fait valoir que le Fonds spécial national pour le changement climatique dans les pays en développement doit pouvoir accéder directement au Fonds vert pour le climat, au lieu de passer par un tiers tel que la Banque mondiale, ce qui entraîne de longs retards et de la paperasserie excessive. ’Un accès direct permettait aux bénéficiaires de prendre leur destin en main, sans voir leurs plans et projets approuvés par des entités externes’, a déclaré Dr Saleemul Huq de l’IIED, qui a apporté pendant des années un soutien technique aux PMA. ’Un accès direct permettrait une prise de décision plus décentralisée qui reflète les préoccupations locales et nationales et devrait permettre à ces pays d’intégrer le financement dans leurs plans et stratégies nationaux pour lutter contre le changement climatique’, a fait remarquer Pa Ousma Jarju, président du bloc des négociateurs des PMA aux discussions de l’ONU sur le changement climatique. Il a ajouté que « sans un accès direct, les pays pauvres vont éprouver des difficultés à s’adapter au changement climatique car ils seraient confrontés à d’immenses retards pour accéder au financement et n’auraient pas la liberté de décider comment et quand dépenser cet argent’, a-t-il ajouté. Après six mois de négociations tendues, les PMA semblaient avoir réussi dans leur demande de voir des dispositions sur un accès direct au fonds soient inclues dans le texte finale. Mais, lors de la réunion finale de la commission, le 18 octobre, les États-Unis et l’Arabie saoudite ont retiré leur soutien à la création du fonds, soutenus par tous les autres pays, préoccupés par d’autres aspects du texte. L’ancien ministre sud-africain des Finances, Trevor Manuel, qui a co-présidé la réunion avec Kjetil Lund de la Norvège, a jugé le résultat ’sous-optimal’. L’Allemagne a exprimé sa frustration et sa déception et dit que l’échec de la commission à s’accorder sur un modèle ’risque de déboucher sur la non création du Fonds climatique vert cette année ou l’année prochaine’.
source Pana