La sécurité des familles environnantes de SOPAM Energie centrale de Sirakoro Méguétana est fortement menacée. La centrale thermique de SOPAM Energie pollue à grand pas l’environnement et les puits à travers ses installations. S’y ajoutent des nuisances sonores et atmosphériques. Ici, comme partout ailleurs au Mali et en la matière, aucune étude sur l’impact environnemental et social n’a été effectuée en amont.
La population de Sirakoro Méguétana et celle de Djatoula, précisément à la périphérie de la Centrale Thermique de Sirakoro souffre énormément. Elle est confrontée à la pollution à outrance de la centrale thermique à proximité.
Cette pollution se manifeste par des nuisances sonores et atmosphériques (dégagement de fumée), la souillure des puits environnants et le rejet des déchets liquides dans la nature.
La cohabitation avec la centrale thermique SOPAM est désormais devenue un enfer pour ces populations.
Les nappes phréatiques sont en effet souillées, l’atmosphère polluée…
Il n’existe ici aucune canalisation pour l’évacuation des déchets.
De nombreux cas de maladies respiratoires ont d’ores et déjà été répertoriés dans les deux localités.
La faute de l’entreprise et le laxisme des pouvoirs publics maliens
L’entreprise a creusé un puits en profondeur pour installer son groupe électrogène. Il se trouve que des fissures sont apparues dans le béton de cavité. Toute chose à l’origine des déversements dans les puits environnants.
Dans les deux localités, il n’existe pas d’adduction d’eau. Le puits reste la première source d’approvisionnement en eau.
Informée de la situation, la société n’a cependant rien entrepris pour pallier à la nuisance. Les riverains ont, en effet, alerté le directeur général adjoint, Jean Mari Sangaré lequel ne leur a pas réservé un grand intérêt. Il s’est à autoriser les voisins à aller se ravitailler en eau dans la centrale. Une alternative qui montre d’ores et déjà ses limites surtout avec l’avènement de l’hivernage.
Suite à ce manque de volonté de Jean Mari Sangaré, les voisins ont introduit une plainte au niveau du service de l’assainissement, du contrôle des pollutions et des nuisances de Kati. Une mission conjointe des services de l’assainissement et du contrôle des pollutions et des nuisances de Kati et de la commune VI s’est rendue dans la centrale le 6 avril dernier.
Après constats, elle a fait des observations suivantes : le déversement des déchets liquides hors de la cours à plus de deux cent mètres ; la pollution des puits des voisins (présence d’huile) ; les nuisances sonores et atmosphériques (dégagement de fumée)…
Pire, cette mission a noté la non-réalisation des études environnementales et sociales de la centrale thermique avant son implantation. Par conséquent et conformément aux articles relatifs aux pollutions et aux nuisances, le service de l’assainissement, du contrôle des pollutions et des nuisances de Kati a infligé une sanction relative au payement de la somme de quatre cent mille francs Cfa (400 000 F Cfa) payable avant le 15 de ce mois. Ce, à titre d’amendes d’infraction.
Aussi, le service d’assainissement a ordonné à SOPAM Energie de faire un audit environnemental. Et surtout de fournir en eau potable aux voisins dont les puits ont été pollués par ses installations.
En attendant, les habitants de la zone continuent de respirer de l’odeur nauséabonde des déchets liquides déversés.
Oumar Diakité