Environnement / L’épine de l’insalubrité à Bamako

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A Bamako, l’insalubrité devient de plus en plus un phénomène de menace pour la santé publique. Dans les communes de notre capitale, la seule chose qui reste aussi visible ce sont les ordures. Autorités administratives, autorités locales, tous restent impuissantes devant un phénomène qui ternit l’image d’une capitale en reconstruction. A faire un tour de la ville, l’on se rend compte que les fossés sont bondées d’ordures empêchant du coup l’évacuation des eaux. L’incivisme des populations est notoire et l’insalubrité est devenue un phénomène social aujourd’hui. Notre enquête. 

Bamako devient une jolie capitale mais avec l’insalubrité dans presque toutes les communes, notre capitale risque d’être vue sous un angle pitoyable.

Les zones comme les marchés sont les lieux les plus sales de Bamako. Dans les marchés de Sogoniko et de Magnambougou par exemple, la foule traine sur les ordures alors que le marché est un endroit de vente et d’achat de produits dont la majorité est alimentaire. Ces marchés, quand il pleut, sont presque inaccessibles à cause des ordures et de la boue. Ces mêmes endroits sont occupés par les femmes et hommes comme lieux d’exposition de leurs produits. Les vendeuses de produits alimentaires comme les fruits et légumes sont juste à coté des vendeurs de poules. Or en vérité, cela ne doit pas se faire.

 Donc les uns et les autres courent un risque d’insécurité sanitaire à cause de ces aliments que nous consommons au quotidien. Quant aux routes, leur état laisse à désirer tant les nids de poules peuvent souvent laisser passer un pachyderme. Les fosses sont directement connectées aux collecteurs qui vont directement dans le fleuve Niger. Cette même eau est utilisée pour notre besoin vital. Dans une situation si pénible, notre santé est en danger. A présent la saison des pluies est la saison la plus inquiétante en matière d’insalubrité. 

Approchée par nos soins, le troisième adjoint au Maire de la commune VI du District de Bamako, Mme Raïs Aichata Wafi, se prononce sur la question en évoquant l’incivisme de la population malienne. « Nous les autorités, nous travaillons beaucoup pour que Bamako devienne propre. Il nous faut également une participation énorme de la population en adhérant au GIE qui est une très bonne initiative de lutte contre les ordures. Mais les GIE n’ont pas suffisamment les moyens qu’il faut parce qu’il y a peu d’abonnés alors que l’abonnement est modique par rapport aux retombées de la salubrité.

 La mairie parvient des fois à subventionner auprès des ONG, pour l’achat de la poubelle. La Mairie manque d’aide, les gens jettent les ordures et même le corps d’animaux morts dans les fossés, dans les rues, devant les portes. Or nous avons crée des dépôts d’ordures dans presque tout les quartiers de la commune. Dans cette situation si pénible notre santé est en danger. L’eau de notre fleuve devient de plus en plus polluante surtout avec cette période de pluie. Comment peut-on construire une maison d’une valeur de plusieurs millions sans faire un puisard devant sa porte ? 

Au niveau des marchés, la Mairie a une commission chargée d’assainir le marché mais la seule chose que les vendeurs trouvent à dire : nous payons nos taxes. Certes les taxes sont payées mais c’est peu pour entretenir le marché », a laissé entendre Mme Rais Aichata Wafi. En réalité la Mairie mène toujours des campagnes de sensibilisations mais c’est à la population de savoir qu’un Bamako propre est pour nous tous. Pour lutter contre l’insalubrité à Bamako, il faut que les collectivités locales réalisent un considérable budget. Mais ça sera au tour de la population d’aider la Mairie à faire disparaitre les ordures.

Mohamed Diakité

 

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