Environnement : L’extraction de sable perturbe l’équilibre du fleuve Niger

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«Le lit amont du Niger se creuse d’année en année. Cet abaissement est dû au prélèvement excessif de sable et de gravier pour l’extension urbaine, particulièrement  de Bamako et pour les grands aménagements aux alentours». Telle est la principale conclusion d’une étude de  l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD).

Les résultats des travaux de recherche sur l’extraction du sable dans le Niger supérieur,  conduits par l’IRD, sont désormais du domaine du public.  Initiée en 2007 dans le cadre du Projet Niger-Loire : gouvernance  et culture, piloté par l’Unesco sur un financement de l’Union Européenne, l’étude pose la problématique du fleuve Niger menacé par les exploitants de sable au Mali. Au cours d’une conférence de presse animée le 8 juillet 2011, dans les locaux de l’Unesco, Luc Ferry, Directeur de l’IRD, accompagné de Mme Youma Cissé Coulibaly, ingénieur à la Direction nationale de l’hydraulique du Mali, a levé le voile sur les résultats de l’étude. Il a indiqué que le lit amont du Niger se creuse d’année en année. Selon lui, des chercheurs de l’IRD et leurs partenaires viennent de décrire ce phénomène contraire à l’idée établie d’un ensablement du fleuve. «Cet abaissement est dû au prélèvement excessif de sable et de gravier pour l’extension urbaine, en particulier de Bamako et pour les grands aménagements aux alentours», a-t-il déclaré. Avant de révéler que plus de 60 sites d’extraction et de stockage ont été dénombrés le long du Niger. Mieux, il a ajouté que la filière emploie 15 000 personnes pour la plupart des «pêcheurs de sable» en apnée qui vont prélever à la main les matériaux au fond du fleuve. «L’ablation annuelle du lit serait aujourd’hui de l’ordre de plusieurs centimètres », a-t-il déclaré. Avant d’égrener le long chapelet des conséquences néfastes de cette exploitation massive et incontrôlée. Ce sont : la réduction des terres arables, la destabilisation des ponts et autres aménagements, la baisse du niveau du fleuve et difficulté d’accès à l’eau, la réduction de la productivité de la pêche…Pire, il dira que dans les années à venir, la construction de nouveaux ouvrages sur le Niger fait craindre une accélération du phénomène.
Nouhoum DICKO


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