Sur la route de Koulouba, entre le musée national et le jardin zoologique de Bamako, un imposant espace vert s’est dressé et porte la marque de l’AKTC (Trust Aga Khan pour la culture). Le parc national, inauguré le 22 septembre dernier, porte désormais le nom de son altesse l’Aga Khan.
Selon les estimations, la capitale malienne est actuellement la ville africaine dont l’expansion démographique est la plus rapide. Sa population est appelée à doubler en l’espace de 15 ans et les exigences d’une vie moderne imposent des efforts considérables en matière d’infrastructures et d’équipements collectifs. «Ce sont des espaces de loisirs et de rencontres pour tous les âges et toutes les catégories sociales qui favorisent la mixité et l’intégration des différentes couches de la population. Et il s’est avéré qu’il s’agit de catalyseurs de l’activité économique et d’une source d’emplois directs et indirects, notamment par les services mis à la disposition des visiteurs», a apprécié son altesse l’Aga Khan.
C’est un projet exceptionnel, a-t-il dit. L’organisation caritative a signé avec le gouvernement malien, à travers le ministère de la culture et celui de l’environnement et de l’assainissement, un accord d’une durée de 25 ans pour la construction, la gestion, l’entretien et le développement du parc. C’est un espace de 103 hectares qui est visé au sein de l’immense réserve forestière protégée de 2100 hectares sur le flanc de la colline de Koulouba. La première phase dont les réalisations viennent d’être inaugurées comprend la réhabilitation de 17 hectares. La valeur des réalisations n’a pas été officiellement annoncée mais des informations font état d’un investissement d’environ 8 milliards de F Cfa pour cette première phase. Et il s’agit bien d’un don que l’AKTC a fait au Mali. Comme reconnaissance à son œuvre, le chef de l’Etat, le président Amadou Toumani Touré a décidé de baptiser le parc «Parc national son Altesse l’Aga Khan».
Le chef-d’œuvre apporte une contribution substantielle à l’amélioration de l’environnement urbain de Bamako, la préservation de l’écosystème des années 1930, une nouvelle architecture paysagère, un jardin de plantes médicinales, une crèche, un salon de thé, un restaurant, des boutiques, des toilettes publiques. Le parc national offre aujourd’hui un extraordinaire paysage forestier urbain où il comptera parmi les meilleurs d’Afrique. L’architecture des bâtiments et du centre sportif offre un mariage de paysage contemporain puisé des racines africaines. Selon l’altesse l’Aga Khan, il a pour vocation de perpétuer une tradition de rencontres et d’échanges tout en préservant le patrimoine naturel et les écosystèmes.
Seydou Coulibaly
