Le nouveau ministre de l’environnement et de l’assainissement s’imprègne des réalités de son département. Vendredi dernier, David Sagara s’est rendu dans la forêt classée de Tienfala où il a pu constater de très graves dégradations de la nature dues à l’homme.
Le 12 octobre, le ministre de l’environnement et de l’assainissement a visité la forêt classée de Tienfala, à une trentaine de kilomètres sur la route de Koulikoro. Là, David Sagara a pu se rendre compte de l’action néfaste de l’homme sur la nature. D’une superficie de 3000 hectares, cette forêt fait l’objet d’un titre foncier établi depuis 1939. jadis couvert d’arbres et empli d’une importante faune, ce parc n’est aujourd’hui que l’ombre de lui-même, avec une végétation clairsemée et seulement la petite faune constituée de lièvres et canards . La raison d’une telle dégradation est essentiellement due à l’action humaine. Des gens ont trouvé le moyen d’effectuer d’importants déboisements dans la forêt afin de s’adonner à des activités contraires au but d’une forêt classée. Ainsi, pour des raisons obscures, le département en charge s’est cru obligé de permettre à des projets d’embouche animale de procéder, entre 1980 et 1990, à la déforestation de plus de trois cents hectares qui n’ont jamais été régénérés. L’Etat n’est pas le seul fautif. En effet, l’incivisme et l’impunité aidant, des individus ont fait de cette forêt une décharge publique dans laquelle ils déversent des ordures et des gravats. D’autres, par quelques subterfuges, sont parvenus à effectuer des lotissements clandestins et des constructions illicites. Le cas le plus illustratif est celui de ce monsieur qui est parvenu à avoir un titre foncier de 30 hectares dans la forêt classée. Son document date de 2009 et se superpose à celui de l’Etat qui lui date de 1939. Sûr de son fait, il a transformé la forêt classée en un vaste champ de maïs, de mil et d’autres choses dont des constructions. Le service des eaux et forêts a attaqué son titre en justice et l’affaire sera bientôt devant le tribunal administratif.
Il est difficile de croire que sur un domaine protégé, l’Etat ou des particuliers se croient tout permis au point d’y mener des activités tendant vers la destruction complète de l’environnement. En attendant de mesurer l’impact environnemental de ces activités et de situer les responsabilités, les services techniques ont pris certaines mesures comme d’interdire la riziculture et la coupe de bois.
Lors de sa visite, le ministre Sagara a promis de prendre des mesures institutionnelles pour une bonne gestion de la forêt classée de Tienfala en particulier et de tous les domaines classés en général. La gestion doit être participative, c’est-à-dire que les populations locales et les collectivités décentralisées doivent toutes être impliquées pour la protection efficiente de l’environnement.
Cheick Tandina
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Ce n’est pas la seule forêt. c’est l’ensemble des forêts du Mali. Les Eau et forêts sont devenues des projets où chacun classe ses éléments. Il est facile d’accuser les populations mais demander combien l’agent doit envoyer à son supérieur qui l’a placé là-bas par semaine. Mieux, on ne parle que répression mais où sont les résultats des grands projets d’enrichissement des forêts de chaque année. Le minsitre devrait l’inventaire de toute les plantations de 2010 à nos jours. C’est vraiment la déception.
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