C’est sur financement de la Banque mondiale, dans les années 1980 que la forêt classée de la Faya a été délimitée par les autorités maliennes pour servir de poumon vert de Bamako, la capitale malienne. Située à une trentaine de kilomètres de la ville de Bamako sur la route nationale 6 (RN6) et couvrant une superficie de près de 80 000 hectares, la Faya est aujourd’hui menacée de disparition par les activités humaines. Et le dernier coup de massue a été donné par le gouvernement malien qui a signé un contact de gestion de cette forêt avec un partenaire privé. Ce dernier n’est autre que Mamadou Sinsi Coulibaly, le président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM).
Abandonnée à la merci des coupeurs de bois, des exploitants du charbon de bois, de carrière, de latérite, des chasseurs traditionnels, des feux de brousse, de constructions de maisons d’habitation et des parcs d’animaux des nantis de Bamako, la Faya a presque perdu son couvert végétal et les animaux sauvages qui ont tous migré vers d’autres horizons plus doux. Toutes ces activités se déroulent au vu et au su des agents des eaux et forêts, mandatés par l’Etat pour préserver la faune et la flore.
La corruption aidant, ils monnaient souvent leurs services. Ce qui fait aujourd’hui cette forêt qui, jadis faisait la fierté de tout un peuple, n’est que l’ombre d’elle-même. Elle a perdu sa première vocation à savoir protéger la capitale malienne des fumées industrielles. Ces fumées suffoquent la population de Bamako, où souvent la température peut atteindre jusqu’à 42° C.
Autre inconvénient de la destruction de la Faya est la signature d’un partenariat de gestion entre le gouvernement malien et le président du CNMP. Ce dernier est autorisé à construire des hôtels, des espaces de loisirs et autres aménagements. Ce qui ne va pas sans dégâts sur la flore et la faune. Aussi, lui est-il loisible de faire paître ses animaux domestiques dans la forêt classée de Faya et cela aux dépens des quelques rares animaux sauvages qui y vivent encore.
Aujourd’hui, force est de constater que ladite forêt classée a perdu de sa notoriété du fait qu’elle est désormais à la merci des hôtels, des espaces de loisirs et des animaux domestiques qui sont la propriété privée de Mamadou Sinsi Coulibaly et autres barons du régime.
Il est du devoir de tous les Maliens de protéger cette forêt, mais malheureusement, ils sont préoccupés par la recherche effrénée du gain facile que de la préservation de leur cadre de vie.
Yoro SOW