Le Mali doit faire face à des défis environnementaux majeurs : désertification, ensablement du fleuve Niger, pénurie en eau, pollutions urbaines et rurales, entre autres. A moyen terme, la dégradation des sols et du couvert végétal constitue un obstacle majeur à l’ambition affirmée de notre pays de devenir une puissance agroindustrielle. La prochaine administration devra relever ces défis.
A l’heure actuelle, la prise en compte des défis environnementaux est réelle, mais insuffisante. Si l’environnement est considéré comme le socle de toute durabilité dans les politiques de développement rural, il est très souvent négligé dans notre pays. Des mesures en la matière permettront d’améliorer les politiques énergétiques, minières, industrielles et de transport.
L’enjeu est primordial, puisque l’exploitation des ressources naturelles et les pollutions devraient s’accentuer en raison de la croissance de la pollution et des divers besoins agricoles, d’élevage et forestiers.
Pour le moment, les efforts se concentrent sur la préservation des sols et du couvert végétal ainsi que sur la lutte contre la désertification avec l’élaboration d’un Cadre Stratégique d’investissement en matière de Gestion Durable de Terres (CSI/GDT). Jusqu’à ce jour, les financements pour la gestion durable des terres ont représenté 4 % du budget de l’Etat. Les expériences menées jusqu’à alors étaient réalisées dans le cadre de projets ponctuels essentiellement financés par les Partenaires Techniques et Financiers (PTF), alors que la gestion durable des terres est une question transversale. Le CSI/GDT constitue une initiative intersectorielle nationale réunissant les principaux acteurs impliqués dans la gestion des terres et dont les activités ont un impact sur l’environnement et les populations rurales.
Les principales orientations portent sur : la gestion forestière et la faune, la lutte contre la désertification, la mise en œuvre de la Grande Muraille Verte et l’adoption et la mise en œuvre d’une politique nationale de Gestion Intégrée des Ressources en Eau.
Le développement des énergies renouvelables
Compte tenu du renchérissement du coût du pétrole et des défis environnementaux auxquels le Mali doit faire face, les réflexions se multiplient pour enclencher une transition énergétique basée sur le développement des énergies renouvelables. En particulier, le Mali dispose d’un potentiel exceptionnel de l’énergie solaire, notamment en milieu rural.
Le potentiel de production de biocarburants est aussi un atout. En 2008, la Stratégie Nationale de développement des biocarburants a été élaborée. Elle réside principalement dans l’exploitation d’huile de pourghère.
Le développement de centrales solaires thermiques et photovoltaïques et de petits équipements solaires locaux et du biogaz constitue une alternative au déboisement intensif.
Par ailleurs, le Mali doit assainir le milieu urbain et rural. En 2009, notre pays a élaboré sa politique nationale d’assainissement qui se décline en stratégies sectorielles sur les déchets solides, liquides et spéciaux ainsi que sur les eaux pluviales.
La lutte contre la pollution et les nuisances nécessite l’intensification de la réalisation d’ouvrages d’assainissement en milieu urbain et rural, notamment avec le retour des réfugiés. A noter que le coût total des actions est évalué à 60 milliards de F CFA.
Ahmed M. Thiam