Estimé à 122 milliards de FCFA (€ 186,3 millions), il a pour objectif d’améliorer la résilience des écosystèmes du fleuve Niger et des populations grâce à une gestion durable des ressources naturelles, selon un communiqué de la BAD en début de semaine.
Le Programme intégré de développement et d’adaptation au changement climatique dans le Bassin du fleuve Niger (PIDACC/BN), est une réponse à la problématique du changement climatique. Il contribuera à un triple gain pour les populations du Bassin du fleuve Niger, la lutte contre la pauvreté en milieu rural, la lutte contre les changements climatiques et la lutte contre la migration ou l’exode rural des jeunes par la création d’emplois dans le développement des chaînes de valeur des produits agro-pastoraux. Plus précisément, le projet bénéficiera à 130 millions de personnes répartis dans 9 pays (le Burkina, le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Tchad). Dans le seul mali, il couvrira six régions administratives à savoir, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao. Il permettra aussi la restauration de 140 000 hectares de terres dégradées, la construction de 209 infrastructures hydrauliques à destination des activités agro-pastorales et piscicoles, la mise en œuvre de 450 sous-projets de développement de chaines agricoles et de 184 PME, ainsi qu’au renforcement des capacités d’adaptation au changement climatique d’un million de ménages maliens.
L’Etat malien participe à hauteur de FCFA 13,8 milliards (€ 21 millions – sur l’ensemble des € 186,3 millions).
Le Niger, troisième plus long fleuve d’Afrique (4 200 km) après le Nil et le Congo, dispose d’un bassin de 2,274 millions de km2. Le fleuve, prenant sa source en Guinée, coule dans le sens nord-est, traverse le pays mandingue, arrose Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao, puis bifurque vers le Sud pour se jeter dans l’océan Atlantique au Nigeria, à travers plusieurs branches formant un immense delta. L’importance du fleuve Niger est inestimable pour les populations d’Afrique de l’Ouest.
La plupart de nos grandes villes sont au bord de ce bien commun et vital. Ses eaux nous servent pour l’agriculture, la pêche, l’élevage, sans oublier les écosystèmes et le transport », souligne-t-il. Tous les riverains du majestueux cours d’eau doivent s’inquiéter de sa situation actuelle. Depuis quelques années, de sérieuses menaces pèsent sur l’existence du fleuve. Ces menaces ont pour origines les nombreuses activités nuisibles comme le dragage effectué par les orpailleurs, les rejets de déchets industriels et artisanaux, etc.
Comment faire pour sauvegarder notre patrimoine vital ? Quels sont les voies et moyens envisagés pour sensibiliser les acteurs sur l’importance du fleuve ? L’Etat malien pour sa part a entrepris de trouver des réponses à ces questions puisqu’il y va de notre propre survie. C’est dans ce cadre que l’Agence du bassin du fleuve Niger (ABFN) a été créée en 2000, avec pour mission la sauvegarde du fleuve et de ses affluents sur l’étendue du territoire. L’Agence découle de plusieurs constats tels que le changement climatique et le dragage dans le lit même du fleuve. Ces activités ont pour conséquences la destruction de la faune et de la flore, la détérioration de la qualité de l’eau, voire la disparition programmée du fleuve. Les activités artisanales comme la teinture, la tannerie artisanale, le maraîchage dans le lit du fleuve sont aussi mis en cause, sans oublier l’occupation administrative, privée et industrielle, chose qui complique également la délimitation du fleuve.
Face à tous ces problèmes, l’ABFN a initié plusieurs activités telles que le programme d’aménagement des berges dégradées et des séances de formations des populations riveraines. Le but est de trouver des solutions locales durables pour mettre un terme au dragage.
Mahamadou YATTARA