Dans un pays où les urnes deviennent des moyens pour légitimer et imposer des politiques impopulaires, il faut toujours s’attendre à des cassures qui risquent d’être dramatiques entre les populations et ces élus qui ont tripatouillé les réalités des urnes pour être au trône des Mairies. Le cas de Mme Conté, maire de la commune I du District de Bamako en est une parfaite illustration. Malgré sa populaire impopularité, elle a su se maintenir grâce à l’arsenal magique dont dispose son parti dans les urnes.
Spécialisée dans la vente des espaces publiques, elle et son équipe n’ont rien fait en presque 7 ans de règne grippé en commune I. Conséquence, le divorce à tous les niveaux entre un maire arrogant, renfermé et une population décidée à ne pas subir. Pendant qu’on retrouve des milliardaires et des millionnaires dans une mairie dont l’activité relève du bénévolat et une population qui se voit privée jour après jour d’un cadre de vie idéal.
Concernant les faits qui ont mis le feu à la poudre hier mercredi très tôt dans la matinée, ils relèvent d’une négligence coupable des autorités municipales de la commune I. Malgré les nombreux cris de détresse des populations et des écoles riveraines, Mme Conté a transformé le tas d’ordure, en question, en dépôt définitif. Avec son corollaire de mouche, d’insectes et d’eaux de ruissellement avec son lot de bactérie, le quotidien des riverains était fait de maladie. En dépit de ce calvaire auquel elle n’a cherché aucune solution, elle s’est permis de vendre une partie de la montagne d’ordures en question. Les mises en garde des populations ont laissé le gouverneur et le ministre de l’administration territoriale indifférents. Après avoir subi pendant des années, ce qui devrait arriver, arriva hier, quand les populations et les élèves des alentours, à bout de souffle, ont décidé d’interdire qu’on déverse des ordures sur les lieux. Ayant eu écho de la situation, pour se moquer de plus des populations, Mme Conté décida, selon des témoignages recueillis sur place, d’aller rappeler les populations à l’ordre. C’était mal connaitre la détermination des uns et des autres à se faire entendre pour une fois. Une fois arrivée sur les lieux sans protection policière conséquente, elle fut prise à parti par une foule déchaînée qui voulait en finir avec celle qu’elle considère comme étant à la base de tout leur malheur. Toujours en pantalon, elle a pris ses jambes pour se réfugier dans une maison de fortune avant d’être évacuée par des bonnes volontés tant bien que mal. Contrairement à elle, sa voiture a eu moins de chance, au lieu de l’article 320, l’article 20 qui se résume à une seule boite d’allumette, à 20 F CFA, a suffi pour la réduire en cendre. Elle était toujours en flamme au moment où notre équipe passait. En plus de la 4×4 de la super mairesse, un camion de transport d’ordure, qui a déversé son contenu sur les lieux, a subi le même sort.
Malgré la présence des policiers qui ont livré une rude bataille avec les populations renforcées par des milliers d’élèves des écoles environnantes qui ont pris le devant des hostilités ; parce que le Surveillant Général du Lycée Doulaye Baba Konaté a été bastonné par les policiers ; pour avoir demandé aux forces de l’ordre de ne pas gazer les élèves par crainte de les asphyxier. Dépassés par la force des populations et des élèves, les policiers se sont retirés au plus vite. Laissant le terrain aux barricades qui ont continué pendant toute la matinée.
Après s’être fait la frayeur de sa vie, elle serait gardée dans un lieu sûr. Son domicile a été placé sous haute surveillance policière. Comme dirait l’autre, c’est le prix à payer pour des maires qui méprisent leurs populations. Au delà, les plus hautes autorités sont interpellées ; même si elles sont le plus souvent complices.
A suivre!
Lamine Diallo
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