Quelques 344 éléphants vivent dans le Gourma, selon un décompte établi entre le 26 mai et le 1er juin.
Ce chiffre fait apparaître que les troupeaux des pachydermes du Gourma n”ont augmenté que de 22 éléphants depuis 2002. Par contre 322 têtes de l”espèce ont été décimées.
Ces données ont été rendues publiques début juin lors d”une conférence de presse animée par les responsables du Projet de conservation et de valorisation de la biodiversité du Gourma et des éléphants.
Biramou Sissoko, le principal animateur de la rencontre s”est étendu sur certains aspects techniques. Il a défini la biodiversité et rappelé les différentes étapes dans lesquelles le projet trouve ses racines. La Convention sur la biodiversité, a-t-il rappelé a été adoptée le 5 juin 1992 à Rio de Janeiro au Brésil. Elle est entrée en vigueur en 1993. Notre pays l”a signée la même année et l”a ratifiée en mars 1995. La convention définit la biodiversité biologique comme "la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie."
Notre pays, selon le conférencier, a élaboré sa stratégie depuis 2000. Le document fait ressortir que la flore malienne comporte 1739 espèces de plantes dont 8 n”existent nulle part ailleurs dans le monde.
La faune comporte 136 espèces de mammifères dont 70 espèces de grands mammifères. 640 espèces d”oiseaux dont 15 considérés comme rares vivent sur le territoire national. Les espèces de poisson sont au nombre de 143. Ces espèces vivent dans cinq zones d”écosystèmes et cinq zones climatiques, dans 14 zones naturelles dont le Gourma.
L”objectif du Projet de conservation et de valorisation de la biodiversité du Gourma et des éléphants est d”arrêter les tendances à la dégradation de la biodiversité. Il couvre environ 4 millions d”hectares essentiellement pastoraux. Les régions de Mopti, Tombouctou et Gao sont concernées à travers 18 communes dont 11 dans le cercle de Douentza, 5 dans le cercle de Gourma-Rharous, 1 dans le cercle d”Ansongo et à Gao.
Le projet repose sur trois composantes : la mise en place et la gestion des aires de conservation, l”appui aux initiatives locales en matière de gestion de la biodiversité et le renforcement des capacités communales et intercommunales de gestion des ressources biologiques.
Le dernier recensement fait ressortir que la population des pachydermes du Gourma est composée de 50 % de femelles, 13 % de mâles, 26 % d”éléphanteaux et 11 % de subadultes.
Les journalistes se sont intéressés à la cohabitation entre les hommes et les bêtes dans un environnement où toute l”activité se fait autour des mares. Ces réserves d”eau constituent aussi le lieu d”habitation des éléphants. Le problème du braconnage et le suivi des éléphants en dehors du Mali (les pachydermes font la migration entre notre pays et le Burkina Faso voisin) ont été longuement évoqués.
Le conférencier a donné des assurances en citant le cas de Gossi où les populations ont elles-mêmes crée des voies de passage pour l”accès des éléphants à la mare. Le braconnage des éléphants n”existe pas dans le Gourma, a affirmé le conférencier, en ajoutant que l”éléphant étant un patrimoine mondial, il est suivi par les autorités des pays entre lesquels le troupeau migre.
G. A. DICKO
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