A la 72ème Assemblée Mondiale de la Santé, tenue à Genève en mai 2019, l’OMS a noté que certains ODD (3 et 6) ne seront pas atteints, à l’horizon, sans eau potable, hygiène et assainissement dans les centres de santé. Une Résolution a été adoptée avec 11 engagements. A six ans de la date butoir, le Mali a enfin lancé le processus d’élaboration de sa feuille de route.
« La feuille de route est cruciale pour l’atteinte des engagements », souligne Mahamane Touré, chargé de programme à WaterAid Mali. Sans elle, explique-t-il, on ne sait pas ce qui a été fait et ce qui reste à faire. Pour l’adoption de la feuille de route, a ajouté le chargé de programmes à WaterAid Mali, une étude est menée pour « faire l’état des lieux des services WASH (Eau, hygiène, assainissement) dans les établissements de santé du Mali ».
A ce jour, sur les 11 engagements pris par le gouvernement du Mali à travers le ministère de la Santé, six (6) sont réalisés à plus de 50%. Le reste (5 engagements) est à – 50% du taux d’exécution. L’engagement n°2 qui consiste à « établir et appliquer des normes minimales WASH/PCI et les intégrer dans un système d’accréditation et de réglementation » est exécuté à plus de 50%. Par contre, l’engagement n°1 qui demande des « évaluations complètes afin de quantifier la disponibilité, la qualité et les besoins concernant les services WASH dans les établissements de santé » est en cours d’exécution.
L’évaluation WASH/ PCI en cours…
Dans le cadre de la concrétisation de l’engagement n°1, la Direction Générale de la Santé et de l’Hygiène Publique (DGSHP) avec l’appui des partenaires notamment WaterAid a lancé une étude d’évaluation complète de la situation EHA en milieu de soins. Débutée en janvier, l’évaluation prendra fin en mars 2024. « Cette évaluation permettrait de disposer de données factuelles assez complètes », assure Ousmane Témé, point focal WASH/PCI à la Sous-Direction Hygiène Publique et Salubrité. Les résultats de l’évaluation, explique le point focal, orienteront les gestionnaires des établissements de soins.
« Les conclusions de cette étude sont très attendues », confie Mahamane Touré. Elles permettront de réaliser l’engagement n°3 de la Résolution, à savoir : « élaborer et mettre en œuvre une feuille de route de mise à niveau WASH/PCI des établissements de santé ». Sans cette feuille de route, insiste Touré, « tout le processus est un pilotage à vue ». « La feuille de route permettra de savoir si l’effort à faire pour l’atteinte des ODD 3 et 6 est à multiplier par 5 ou par 10, avant 2030 », a ajouté le chargé de programme à WaterAid Mali.
Feuille de route… quel impact ?
Aux dires d’Ousmane Témé, le gouvernement est conscient de l’impact positif de l’évaluation en cours et de l’élaboration de la feuille de route qui en résulte. Les résultats de l’évaluation, a-t-il précisé, permettront de mieux orienter les gestionnaires des établissements de soins sur les interventions à mener pour entre autres : la prévention des infections, l’amélioration de la qualité des soins, la prévention de la résistance aux antimicrobiens dans les établissements de soins ainsi que la préservation de la santé maternelle, néonatale et infantile.
Interrogé par Maliweb.net, Sory Ibrahim Bouaré, Conseiller à l’OMS, confirme l’impact positif que pourrait avoir la feuille de route en matière d’accès à l’eau, hygiène et assainissement dans les centres de santé. « La feuille de route permettra de fédérer les différents acteurs et permettra à chaque acteur de connaître ses lacunes », a indiqué Sory Ibrahim Bouaré. Et d’ajouter : « Aussi, la feuille de route donne un timing pour l’atteinte des engagements pris par le Mali dans le cadre des ODD ».
Selon le Conseiller à l’OMS, la feuille de route est, en soi, un document de plaidoyer qui pourra « inciter l’Etat et les partenaires à mettre plus la main à la poche ». Si les gaps sont connus, a-t-il expliqué, on saura ce qu’il faut faire, par qui et où.
Mamadou TOGOLA/Maliweb.net
Le moyen âge …….