Un atelier de formation des jeunes magistrats sur le droit de l’environnement s’est déroulé du 16 au 17 janvier 2014 au Centre international de conférence de Bamako. Cette session s’inscrit dans le cadre du perfectionnement de ces robeux. Elle était animée par des experts du département juridique de l’Agence de l’Environnement et du Développement Durable (AEDD).
Lors de l’’ouverture des travaux, les intervenants ont, tour à tour, mis l’accent sur la nécessité de former les jeunes robeux sur le droit environnemental, un domaine très peu maîtrisé par les professionnels du droit. Sans doute, le ministre de la Justice, Mohamed Aly Bathily, a affirmé que les procédures judiciaires en matière de droit environnemental sont des textes peu connus par le monde judiciaire au Mali. Rappelant qu’au Mali le droit de l’environnement est éparpillé entre les services de la voirie et ceux des eaux et forêts, il a déploré la main mise des actions publiques par l’Administration. « Dans tout ça, le juge est exclu. La transaction empêche le développement de l’action publique », a martelé le garde des sceaux qui a proposé de repenser cette forme conceptuelle de la gestion de l’environnement. Pour lui, l’environnement est un danger pour la société lorsqu’elle n’est pas protégée. « Les limites du juge sont liées au cadre juridique. Le droit pénal de l’environnement est un droit spécial. Les actes sont mal définis. Les juges ne reçoivent pas dans leur carrière des cas de dégradation de l’environnement. Il s’agit notamment de l’utilisation anarchique des servitudes du fleuve Niger, de l’utilisation des engrais prohibés et des déchets polluants », a expliqué Mohamed Aly Bathily qui a suggéré l’élaboration des modules de formation liés au droit de l’environnement à l’intention des jeunes magistrats.
Auparavant, le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Ousmane Ag Rhissa, a jugé opportun de renforcer les capacités des magistrats dans le domaine du droit de l’environnement. Pour lui, l’environnement est fragile et exposé à tous les dangers contribuant à sa dégradation. Cette formation va contribuer à mieux lutter contre ces dangers.
Quant à la conseillère en environnement du PNUD au Mali, Mme Kéita Aïda M’Bow, elle s’est réjouie de la tenue de cette session de formation. Pour elle, cette initiative permettra le respect et l’application stricte des textes internationaux en matière de lois environnementales au Mali. En effet, elle a relevé les pertes liées à la dégradation de notre cadre de vie.
Pour le président de l’Association des Jeunes Magistrats (AJEUMA), Yéya Saye, cet atelier contribuera à l’atteinte de l’un de leurs objectifs spécifiques à savoir le perfectionnement des magistrats à travers la formation continue. L’atelier avait pour objectif d’informer et de former les jeunes magistrats sur le cadre juridique et institutionnel de la gestion de l’environnement. Il visait aussi à échanger sur le rôle du juge en ce qui concerne le droit civil ou pénal de l’environnement.
Mahamane Maïga