A la faveur de la célébration de la journée mondiale de l’eau, la commission d’organisation a initié un dialogue citoyen pour permettre à des Maliens de l’intérieur d’interpeller les autorités sur la problématique de l’eau. Dans un dialogue direct les émissaires de Kayes à Taoudéni ont apporté les spécificités de leur terroir, à la connaissance des officiels. L’exercice consistait à amener le ministre en charge de l’eau à percevoir les besoins spécifiques des communautés et à envisager des solutions d’urgence. La rencontre s’est déroulée dans l’après-midi du 22 Mars 2018 au CRES de Bamako, en présence de nombreux acteurs du secteur.
Avec un taux d’accès national de 68,0%, avec environ 30% du parc hydraulique non fonctionnel, l’on comprend toute la justesse de la poursuite du combat de l’eau par les acteurs qui mettent à profit toutes les opportunités pour plaider pour le secteur. L’espace de dialogue citoyen ainsi organisé participe de cette dynamique dont l’objectif global est de fournir de l’eau aux populations, c’est une priorité du gouvernement de la république du Mali. La gestion durable et intégrée de la ressource en eau est le fondement des politiques de l’état qui à travers les engagements internationaux et nationaux, conformément aux ODD et au Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable.
Au nombre des intervenants du jour, nous avons retenu Oumou Barry de Soufouroulaye qui a plaidé la cause des 20 villages de sa commune, parmi lesquels seul 3 sont dotés d’infrastructures d’eau potable. Pour elle, il s’agit pour les autorités d’envisager des solutions pour apporter de l’eau pour préserver la santé des autres populations des autres communes qui utilisent toute les qualités d’eau pour leurs besoins. Au passage, elle a salué, l’action de la CN/CIEPA, qui un moment a mis à la disposition de certains villages de la commune des dispositifs de chlorisation de l’eau.
Pour Sadou Ag Saed Mohamoud de Tombouctou dans la commune de Ber, il 21.000 habitants desservi par 3 châteaux d’eau dont 1 est en panne depuis quelques mois, des 2 fonctionnels l’un est privé, ce qui fait que l’eau est excessivement chère dans la commune, très souvent elle n’est pas disponible.
Pour Idiliana Ag Achouril de Taoudenit, sa ville est alimentée par un château privé et des puits à grand diamètre, de sorte que les quantités disponibles sont largement en dessous des besoins des populations, de sorte que le baril d’eau est à plus de 1000f et le bidon de 20 litres à 100F.
Pour sa part Mamary Simpara de Bla à déplorer les lenteurs dans l’effectivité des services de la SOMAGEP dans cette localité située à 80 Km de là .ville de Segou. Ainsi, M Simpara révèle que l’eau coule des robinets de Bla, 4h/24h, ce qui fait que souvent, les usagers attendent l’eau jusqu’à des heures tardives.
Pour résumer, la trentaine d’intervention chacun avec ses spécificités et ses réalités a rapporté les difficultés de sa localité, avec dénominateur commun, l’insuffisance de la ressource sur l’ensemble du territoire.
Le DNA de l’hydraulique M Djourou Bocoum a rassuré de tout l’engagement des autorités à fournir de l’eau potable à toutes les populations de notre pays. Le Directeur a alors rappelé l’actuel taux d’accès à l’eau potable, c’est-à-dire les 68% qui démontrent toutes les avancées dans le secteur. Malgré, la réalité des difficultés et la limitation des moyens de l’état, l’engagement des autorités est total, pour fournir de l’eau potable aux populations de notre pays. C’est pourquoi a-t-il rappelé le programme présidentiel d’urgence sociale et les différentes reformes, comme l’extension des zones d’intervention de la SOMAGEP sont de nature à fournir de l’eau à un plus grand nombre de population.
Youba KONATE