Déficit pluviométrique et céréalier / Le gouvernement banalise

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Lors d’une récente visite dans la 5ème région, des paysans nous ont exprimé leurs vives inquiétudes concernant les prévisions céréalières de cette année, à cause du déficit  pluviométrique. Les mêmes soucis sont annoncés par les paysans de l’Office du Niger. En effet, à l’Office riz Ségou, selon nos sources, la moitié des superficies emblavées n’a pas été irriguée.

Or, au cours de la dernière réunion de concertation sur la situation de la campagne agricole 2011/2012 à la Direction nationale de l’Agriculture, jeudi et vendredi derniers, le directeur national de l’Agriculture (Dna), Daniel Kéléma, a jugé la campagne agricole globalement moyenne. Quoiqu’ils aient reconnu des poches de sécheresse çà et là, les responsables de la Dna ont minimisé l’impact du déficit pluviométrique jugé non alarmant. Toutes choses qui interpellent les populations qui vivent déjà le calvaire de la hausse des denrées de première nécessité.

En effet, malgré les déclarations du gouvernement avant le ramadan, les prix  du sucre, lait, savon, farines…n’ont cessé de grimper. Aujourd’hui, les populations sont sur le qui-vive. A qui peut profiter cette situation ? Selon nos sources, la prévision d’un déficit céréalier peut, à la veille des élections générales, produire ses effets de corruption au sein des électeurs.

Les structures de l’Etat impliquées dans la distribution des céréales et certains opérateurs économiques sont indexés. Il n’est pas exclu qu’ils profitent d’une grave période de soudure pour tenter des électeurs et les pousser à voter pour leur cause. D’autant plus qu’aujourd’hui, plusieurs opérateurs économiques, membres de coopératives paysannes, ont intégré les rangs de certains partis politiques. C’est pourquoi la banalisation du déficit pluviométrique et des dures perspectives alimentaires est tout à fait suspecte.                                                                       

Baba Dembélé

 

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