Dépôt d’ordures de Médina-Coura : Un enfer pour les élèves et enseignants du groupe scolaire Mamadou Diarra N°2

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Situé près du groupe scolaire Mamadou Diarra N°2 à Médina-Coura, ce dépôt d’ordures empeste les élèves et enseignants de cet établissement qui sont confrontés à d’énormes risques de maladies. En début de semaine, deux élèves sont tombés gravement malades. Les responsables inquiets ont décidé d’arrêter le travail et le mercredi 21 novembre dernier, les élèves ont manifesté leur colère en faisant sortir leurs camarades de l’Ecole Jean Richard et du groupe scolaire de Missira.

À cheval entre le groupe scolaire Mamadou Diarra N°2 et le Centre de Formation Professionnel Soumaorou Kanté,  le dépôt d’ordures de Médina-coura représente un grand danger pour les populations, les élèves et enseignants de ces établissements scolaires car il est contigu à l’école fondamentale.

En effet, depuis plusieurs années, les associations et les populations riveraines se sont levées contre le dépôt des ordures sur ce site de transit devenu un dépotoir final car il reçoit les ordures de tous les quartiers des communes I, II et III du District de Bamako. Maintes fois, elles ont dénoncé les impacts de ces ordures qui causent d’énormes problèmes de santé et d’hygiène pour qu’une solution soit trouvée. Mais en vain.  Chaque année, les mêmes problèmes resurgissent durant l’année scolaire.

L’année dernière, la présence de ce dépôt d’ordures  a rendu malades certains enseignants et a causé l’effondrement de la clôture du groupe scolaire. Cette année, selon les responsables de l’école, deux élèves ont failli perdre la vie à cause de la poussière et des odeurs nauséabondes qu’ils inhalent tous les jours.

Depuis le lundi 19 novembre, les enseignants de l’école fondamentale Mamadou Diarra N°2 sont en cessation de travail. Et le mercredi 21 novembre, les élèves mécontents ont fait sortir leurs camarades de l’école Jean Richard et du groupe scolaire de Missira.

Selon Abdel Kader Traoré, directeur du groupe scolaire Mamadou Diarra N°2 de Médina-Coura, les enfants sont mécontents parce que les enseignants leur ont fait savoir que même si c’est pendant un mois, ils ne rentreront en classes tant que les ordures ne seront pas dégagées.

Il a précisé qu’il y a à peu près une semaine, deux élèves sont tombés malades suite à des problèmes respiratoires et ont été évacués au CSCOM de Médine. Ces enfants explique-t-il, ont eu la vie sauve grâce à la solidarité des directeurs qui ont cotisé pour payer les ordonnances.

C’est à partir de là, après une assemblée générale tenue le lundi  sur le problème d’ordures qu’ils ont décidé d’observer un arrêt de travail jusqu’au ramassage des immondices.

«Au cours de l’assemblée, nous avons décidé de former un groupe chargé de rédiger un avis d’arrêt de travail, d’observer immédiatement l’arrêt de travail jusqu’à ce que le ramassage des ordures soit effectif, de former une délégation pour aller informer la mairie qui est le responsable de l’école. On a informé les responsables pour dire que s’ils n’agissent pas, nous allons abandonner le travail parce que nos agents et nos élèves sont en train de tomber malade…..», a expliqué Abdel Kader Traoré, directeur-coordinateur du groupe scolaire Mamadou Diarra N°2 de Médina-Coura.

D’après lui, depuis 2016,  les responsables de l’école et les populations mènent cette lutte. Une semaine après la rentrée de l’année 2017 rappelle-t-il, ils n’ont pas pu travailler. Les autorités s’étaient alors impliquées et les ordures avaient  été dégagées mais chaque année, c’est le même scénario.

« Les mouches, la poussière et les odeurs des ordures empêchent les élèves et les enseignants de rester en classe. Les autorités sont interpellées, il s’agit de la santé et de l’éducation des enfants, de l’avenir du pays », a lâché M. Traoré

« Comme les enfants sont en train d’aspirer la poussière, nous nous sommes dit qu’en tant que responsables, la santé des enfants dépend aussi de nous car nous sommes leurs éducateurs et on doit aussi veiller sur leur santé. Trop c’est top ! Nous avons interpellé qui de droit mais ils n’ont pas répondu. L’Etat nous doit protection sécuritaire et sanitaire.  Si cela n’est pas fait, nous allons prendre notre responsabilité. C’est pourquoi, nous avons décidé d’arrêter le travail. Nous sommes prêt à assumer toutes les conséquences….», s’est-il défendu.

Moussa Sékou Diaby

 

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