Le département de l’environnement s’explique sur le fond de la greve des exploitants de bois forestier : «La loi d’interdiction 10-028 ne concerne ni le charbon encore moins le bois de chauffe»

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La Fédération nationale des exploitants forestiers du Mali a entamé le dimanche 15 mai 2016, une grève illimitée pour dénoncer leurs conditions de travail et le refus des autorités de la tutelle de les rencontrer. Le mouvement s’est traduit par une pénurie de charbon et de bois de chauffe dans le district de Bamako.

Mais aux dires des responsables du ministère de l’environnement et de l’assainissement, une confusion a fait croire aux exploitants que le bois de chauffe et le charbon sont interdits d’exploitation et vente par les autorités en charge des contrôles des forêts. C’est dans ce cadre  que les responsables du département de l’environnement, entouré du directeur national des eaux et forêts, chef de cabinet ont pris le taureau par les cornes, en organisant une conférence de presse le jeudi 19 mai pour éclaircir la lanterne de l’opinion nationale et lever toutes équivoques sur la question.

Selon le directeur national des eaux et forêts, l’inspecteur général, Biramou Sissoko, «La loi d’interdiction ne concerne ni le charbon encore moins le bois de chauffe». La mise en application de la règlementation de l’exploitation et de la circulation du bois d’œuvre et du bois de service du domaine forestier de l’Etat a été instruite par la loi 10-028 dans ses articles 32 et 33, votée en 2010 par l’Assemblée nationale.

Selon le conférencier en aucun moment, il n’a été question d’arrêter la vente de bois de chauffe et de charbon au Mali. Cette activité, réglementée, n’est nullement concernée par une loi d’interdiction.

Aussi, précise-t-il, il ne s’agit nullement d’une nouvelle taxe, il s’agit seulement de l’application de la règlementation forestière suivant la loi 10-028, a expliqué M. Biramou Sissoko.

Cette loi, en ses articles 32 et 33, invite à l’arrêt de l’exploitation des types de bois indiqués sans plan d’aménagement approuvé par les autorités compétentes.

«Selon le directeur général des Eaux et Forêts, en 2015, notre pays a été confronté à l’exploitation excessive de bois d’œuvre et de service suite à son exportation à l’étranger. C’est par ce constat qu’il a été instruit de mettre en application cette loi pour stopper la déforestation abusive. Dans le cercle de Kéniéba, le Mali aurait perdu en 2015 plus de 5200 pieds. La moyenne annuelle autorisée est  d’environ 400 pieds. A ce rythme, notre pays serait dépourvu de toutes ses réserves forestières dans quelques années et ce serait la porte ouverte à la catastrophe. Il nous revient que la décision d’exportation de bois d’œuvre et de bois de service, est également motivée par la prise de décision par les autorités à la Cop 21 à Paris (France) en 2015. Notre pays s’est engagé à Paris à garder son statut de réservoir de carbone pour contribuer à la réduction des conséquences du réchauffement climatique ».

Le DG des Eaux et Forêts a expliqué que plusieurs fois, les exploitants forestiers ont reçu des missions d’information et de sensibilisation avant l’application de ladite loi. Malgré tout, plusieurs exploitants refusent de se plier à cette exigence du plan d’aménagement de gestion et continuent à nourrir toujours le désir de couper les bois d’œuvre et de service pour s’enrichir au détriment de tous sans remplacer les espèces coupées.

Au cours de cette conférence, plusieurs voix se sont levées pour alerter l’opinion nationale sur les risques de la déforestation poussée au Mali. Selon plusieurs spécialistes, abandonner cette loi aujourd’hui serait synonyme de la signature de l’arrêt de mort de nos forêts déjà soumises à des exploitations sauvages.

En tout état de cause, l’échanges avec les hommes de médias a permis de faire la lumière sur le supposé refus du ministre de l’Environnement de recevoir en audience les exploitants forestiers.  En conclusion l’inspecteur général des eaux et forêt a fait cette remarque : « chaque personnes qui mange le petit pain le matin à consommer un morceau de bois,  en d’autres termes la forêt se consume à petit feu… L’homme est le propre artisan de la déforestation.

A.Cissé

Source : Le Bâtisseur

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1 commentaire

  1. Si les autorites veulent lutter contre la deforestation c’est très simple qu’ils diminuent le prix du gaz.plus le prix du gaz monte plus le charbon est utulisé et vis versa. il faut que nos autorités prennent conscience de cela

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