A Médina-Coura, en commune II de Bamako, le dépôt de transit d’ordures sis entre le stade Modibo Keita et le groupe scolaire Mamadou Diarra N°2 a toujours constitué un danger pour la santé de la population. Afin de pallier ce problème, le lancement des travaux d’évacuation a eu lieu, samedi 3 octobre, sur initiative du vice-président de la transition, le colonel Assimi Goita. Vu le début des travaux, la population éprise de joie se trouve aussi inquiète.
Les autorités de la transition ont, à travers Assimi Goita, décidé de s’impliquer dans l’évacuation des ordures qui se trouvent au dépôt de transit de Médina-Coura. Courant samedi 3 octobre, le lancement des travaux a eu lieu sur le site. Considéré comme une véritable menace pour la santé des usages de route, des élèves et la population riveraine, ce dépôt de transit sis entre le stade Modibo Keita et le groupe scolaire Mamadou Diarra N°2 n’est pas loin du jardin d’enfant communautaire du quartier, de la mairie et du centre de santé communautaire de Médina-Coura. Sur le début des travaux, Sékou Coulibaly qui travaille à côté des déchets s’est prononcé : « Nous sommes contents de voir qu’Assimi Goita ait pris une telle initiative. Ce tas d’immondices constitue un véritable danger pour la santé de nous tous ici. Il y a longtemps que ce problème existe sans solution ».Selon ce dernier, tout le monde est actuellement contaminé à cause de ces déchets. « Quand tu consultes les gens qui bossent ici, tu trouveras que ceux qui sont en bonne santé ne dépassent pas trois personnes, parce que tout le monde passe la journée à respirer l’air pollué que dégagent ces déchets », explique Sékou Coulibaly.
À le croire, les charretiers qui transportent les ordures dramatisent, de par leur comportement, ce problème d’ordures. « Une fois au dépôt de transit, ajoute Sékou, ils mettent les déchets là où ils veulent et parfois sur le goudron sans écouter personne. Après avoir évacué ces déchets, il faut que deux agents de polices veillent sur le lieu sinon on ne finit jamais ce problème ».
Content de l’initiative, Sékou se dit aussi préoccupé : « Ils nous ont parlé de 100 bens pour le ramassage d’ordures, mais je n’ai pas vu ce nombre de ben ici. Les bens que j’ai vu ne dépassent pas une trentaine. Commencés depuis le samedi jusqu’à ce lundi, ces travaux n’ont pas permis d’évacuer beaucoup de déchets, donc on peut déplorer la lenteur dans le déroulement de ce travail ».Et de finir par préciser que l’ozone a été toujours incapable de faire face à ce problème. Abordant dans le même sens, le représentant des GIE au niveau de ce dépôt, Mahamadou Diarra dit n’avoir vu que près de 22 bens seulement, au lieu 100.Suivant ses précisions, toutes les GIE ont, depuis le samedi, reçu l’ordre de cesser d’amener les ordures à ce dépôt de transit jusqu’à hier lundi. Malgré tout, Diarra cautionne avoir constaté que même la moitié d’immondices n’a pas été évacuée par les chargés de mission.D’où son inquiétude pour la suite car, dit-il, les GIE commenceront à amener des déchets ce mardi 6 octobre. « Il y a beaucoup de femmes et de familles qui vivent grâce à ces déchets. Les GIE ne peuvent pas arrêter de travailler durant longtemps, sinon la population sera obligée de verser les déchets dans les rues ou dans les caniveaux. Le problème c’est que les travaux se déroulent lentement », détaille M. Diarra. Évacuer les déchets ne suffit pas, il faut interdire de déposer les déchets sur ce site, soutient Madou Goita.Pour Abdoul Kader Traoré, directeur et coordinateur du groupe scolaire Mamadou Diarra N°2 de Médina-Coura, l’idée de ce ramassage vient de deux jeunes maliens résidant en France qui ont décidé d’apporter une aide humanitaire. « On a fait 17 jours sans travail l’année dernière. Cela était dû au fait que deux élèves ont été tombés malade en classe à cause du vent pollué que dégageaient les déchets. Ceux-ci ont des conséquences néfastes sur la santé des élèves », témoigne le directeur, précisant ceci : « Selon un docteur que nous avons fait intervenir, ces déchets évacuent un vent toxique qui rentre dans ces classes. Ce vent dont respirent les élèves provoque les maladies pulmonaires et autres ».
Selon M. Traoré, certaines classes sont bourrées des moustiques et le temps de cours des enseignants est actuellement réduit à cause du vent toxique. Il dit avoir apprécié l’initiative d’Assimi Goita, ajoutant ceci : « Je m’inquiet parce que tant qu’on n’arrête pas de verser les déchets sur ce site, on ne finit pas avec ce problème d’ordures ».
Mamadou Diarra