Il s’agit d’un outil de planification spatiale de premier degré qui opérationnalise les orientations de la Politique nationale de l’aménagement du territoire
Pour un développement humain durable du Delta intérieur du Niger, il a été conçu un Schéma directeur d’aménagement. La restitution de ce Schéma directeur d’aménagement et de développement durable a fait l’objet d’un atelier entre les différents acteurs impliqués dans sa mise en œuvre. La rencontre avait aussi pour objet de mettre à la disposition des décideurs un outil spatial de planification et d’organisation des activités socio-économiques et environnementales. C’était le jeudi dernier à l’Hôtel Salam de Bamako. L’étude a été réalisée par le Programme de Développement Durable du Delta Intérieur du Niger (PDD-DIN) à travers le bureau d’étude : ID-Sahel.
Le coordinateur du programme Tidiane Coulibaly dans son mot de bienvenue a rappelé la position géographique de cette partie qu’est le Delta intérieur du Niger. C’ est une zone humide d’importance nationale et internationale dont, l’ensemble est érigé « site Ramsar » depuis janvier 2004 a t-il expliqué. De ce fait, le Delta intérieur constitue la plus vaste zone humide continentale de l’Afrique de l’Ouest et se classe la seconde du continent africain après celle de l’Okavango au Botswana. D’une superficie de 41 195 km2, il couvre les cercles de Ké-Macina dans la région de Ségou, Youwarou, Mopti, Djenné et Tenenkou dans la région de Mopti et Goundam et Niafunké dans la région de Tombouctou.
Aussi, aux dires du coordinateur du programme, au-delà de sa position géographique et de son humidité, c’est une zone qui possède un écosystème particulier composé de mares, de lacs, de bourgoutières et de forêts inondées. Elle a une biodiversité comportant 117 espèces d’oiseaux tropicales et migratrices ; 130 espèces de poissons dont 15 ont disparues par le fait de captures et 10 sont devenues rares. A celles-ci, s’ajoutent quelques mammifères aquatiques qui subsistent encore, dont les plus importants sont les hippopotames et les lamantins.
Le Représentant du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et de Développement Durable, Baikoro Fofana pour sa part a déploré l’état dégradant de la zone Delta intérieur du Niger. Elle subit actuellement les effets des changements climatiques qui s’explique par une hausse de température, une baisse de la pluviométrie et des crues et une dégradation des ressources naturelles (terres agricoles, pâturages, pêcheries, déflation, érosion hydrique etc.)
Selon le Représentant du ministre, l’élaboration du Schéma directeur d’aménagement et de développement durable du Delta intérieur du Niger apparaît comme un outil de planification spatiale de premier degré qui opérationnalise les orientations de la Politique nationale de l’aménagement du territoire. Laquelle des politiques définissent les conditions d’une utilisation optimale des ressources et de l’espace du Delta intérieur du Niger par l’ensemble de la collectivité à long terme. Celui-ci s’annonce comme un instrument qui assure une démarche de planification de développement harmonieux de l’espace national par la meilleure répartition des activités et partant des populations en fonction des équilibres économiques et écologiques recherchés.
Rappelons que l’élaboration de ce Schéma a mis à contribution près d’une année, l’ensemble des cadres, agents et élus communaux de sa zone d’intervention dans les régions de Ségou, Mopti et Tombouctou. Ces contributions ont permis de produire trois documents : le bilan diagnostic sectoriel du Delta intérieur du Niger ; son analyse sectorielle dynamique et les perspectives d’aménagement.
Diakalia M. Dembélé