Dans le cadre de la Quinzaine de l’Environnement, la Fondation Santé Environnement a lancé un projet : « Bamako sans déchets plastiques », à la mairie de la commune VI du District de Bamako le samedi 8 juin 2019.
Le projet est une sorte de campagne de sensibilisation sur les déchets plastiques dans ladite commune. Pour l’occasion, 10 kiosques à déchets plastiques seront implantés au niveau de 10 marchés de la commune, quivisent le changement de comportement d’une part et d’autre la préservation de l’environnement en éliminant la prolifération des déchets plastiques dans les rues et places publiques. Ce projet se présente comme un moyen de lutte contre le chômage et de réduction de la pauvreté, grâce à la création d’éco-activités génératrices de revenus dans le domaine de la récupération et du recyclage. Le kilo de plastiques sera acheté au prix de 200 FCFA par les opérateurs de kiosques. Les plastiques achetables sont: les sachets plastiques ; les bouteilles d’eau transparentes colorées ou non et les bouteilles de lait ou détergent.
La Fondation Santé Environnement (FSE), l’initiateur du projet s’intéresse aux questions d’environnement et leurs effets sur la santé.
Un sachet plastique est comme une plaie. Une personne qui a une plaie qu’elle ne veut pas soigner. Cette plaie finit par se propager et aboutir à autres choses. Les sachets plastiques présentent un danger sanitaire et environnemental grave.
Au Mali, une loi interdisant l’importation et la fabrication des plastiques a été votée en 2012, mais son application sur le terrain traîne des pieds. Censée entrer en vigueur en avril 2013, la loi numéro 2012-003 du 23 janvier 2012 contre l’utilisation des sachets plastiques non biodégradable peine à être appliqué sur l’ensemble du territoire Malien. Aujourd’hui, le Mali est confronté à d’importants dégâts dus aux déchets plastiques.
La croisade contre les sachets plastiques devait permettre au Mali d’emboîter le pas des pays comme le Rwanda, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, n’aura finalement jamais eu lieu ou tarde à se réaliser.
Un vrai cauchemar à Bamako, en cours de se noyer dans les sachets plastiques
L’usage semble devenir un effet de mode. Les maliens que nous sommes ne sont toujours pas arrivés à prendre conscience du danger. « Quand on pense qu’un seul sachet mettra plus de 200 ans à se dégrader, et que ses particules resteront dans la terre encore plus longtemps, cela donne à réfléchir sur l’avenir ». Malheureusement, chaque jour qui défile nous importons la pollution sous un soleil de plomb. En continuant à vivre à cette allure la ville de Bamako avec ses 1470 tonnes de déchets par jour va être englouti dans les sachets plastiques. Nous avons grand intérêt à se rabattre vers le tri sélectif, d’autant que le Mali est encore en voie d’industrialisation et que l’on peut penser que la quantité de déchets non biodégradables produits chaque année et importée n’est pas prête de diminuer. Dans le contexte actuel de raréfaction des ressources, de changement climatique et de pollution, notre pays fait face à un vrai défi dans son développement socio-économique.
Apparemment, les sachets plastiques ont nettement pris le dessus à travers leur prolifération dans les rues de Bamako. Il n’existe pas de quartier où les rues ne débordent pas de cette matière. Elle est consommée au quotidien par la quasi-totalité des familles maliennes.
Mahamadou YATTARA