Le quartier de Niamakoro souffre 24h/24 de la pénurie d’eau. Pour y pallier, des nantis ont fait des forages, qui, la plupart, s’arrêtent d’approvisionner dès qu’il y a coupure de courant. Pour les autres, c’est le rationnement.
Les forages qui marchent aux panneaux solaires sont ceux qui continuent à fournir de l’eau quand il y a coupure. Selon Issa Fofana, gestionnaire d’un point de vente d’eau : “j’arrive ici à 3 heures du matin. A cette heure, il y a déjà une file d’attente“. Pour Issa, pour que tout le monde s’approvisionne, il est obligé de rationner. “Chacun a le droit de remplir 10 bidons par tour. Cela a pour but de servir équitablement ses clients“, dit-il. Le prix du remplissage des bidons va de 10 F CFA à plus selon les points d’approvisionnement.
Notre interlocuteur précise qu’il travaille jusqu’à 21 heures. “Je termine à 21 heures. Maintenant, j’ai embauché un jeune qui continue jusqu’à minuit“. Les clients viennent aussi bien de Niamakoro que de Diallobougou.
Une autre fontaine est implantée par Soumaïla Togo. Elle est gérée par Moumine Guindo. Cette fontaine qui a 5 ans fonctionne par les panneaux solaires. De 9 heures au coucher du soleil, c’est la bousculade, surtout quand ailleurs il y a coupure de courant. Cette bousculade n’épargne ni les femmes enceintes ni les vieilles. Il faut être forte pour être servi.
La vie est difficile sans l’eau. Cette crise est une épreuve très difficile à Niamakoro, où elle persiste pourtant depuis des années.
Fatoumata Kané