La semaine dernière, l’Ecole nationale d’ingénieurs (Eni) a servi de cadre pour une conférence de presse de plusieurs association pour la protection de l’environnent et les forêts. Il s’agit, entre autres, du Centre régional de leadership-Yali Young Afrik (CRL-Yali-Dakar), l’association Wassa Ton et Yali Dakar Association Alumini-Mali (Idam) pour dénoncer la levée des suspensions de l’exploitation du bois au Mali.
A savoir, une vaste campagne de déforestation était en cours en un moment donné à Kayes. Des plaintes et des dénonciations avaient amené le gouvernement malien à suspendre toute exploitation de bois surtout de l’ébène et dans la région de Kayes. Avec la transition, un arrêté interministériel a levé cette suspension afin d’autoriser de nouveau cette exploitation. Les trios associations étaient face à la presse pour dénoncer ces actes et d’inviter le gouvernement à revoir cette décision. Il s’agit de la décision n°0017/MEADD.
« Certains multinationaux s’étaient donnés à une forte exploitation et exportation du bois au Mali et surtout dans la région de Kayes. Il a fallu que les gens se révoltent. Le gouvernement a fini par interdire toute exploitation de bois dans la zone. Mais tout récemment, nous avons appris que les sanctions ont été levées et l’exploitation ont repris de bonne marche », a déploré Badji Kamian porte-parole du Cadem.
Les conférenciers ont interpelé le gouvernement à prendre le plus vite possible des mesures afin d’éviter le pire avec cette déforestation accélérée. A les en croire, le Mali à l’instar des autres pays du Sahel vit déjà des impacts sévères du changement climatique (assèchement des cours d’eau, inondations dévastatrices etc. Et d’ajouter que les forêts maliennes regorgent d’espèces écologiques telles que le néré, le tamarinier, le jujubier, le baobab… Qui ont fortement besoin d’eau.
Le président de l’association Wassa Ton, Alou Traoré a confié que durant ces trois dernières années, l’exploitation et l’exportation des bois par les multinationales ont coûté à peu près 800 000 000 de F CFA et ont causé d’énormes dégâts à nos forêts. « Les autorités doivent prendre le devant des choses pour mettre un frein à cette exploitation. Ensemble nous devons envisager des voies et moyens pour trouver une solution à ce fléau qui à long terme menacerait la vie de la nation », a-t-il lancé.
« Nous devons d’abord penser au reboisement des zones déjà exploitées », a estimé Naba Fatoumata Samaké présidente de IDAM. Dans leur conclusion, Naba Fatoumata de IDAM, Badji Kamian de Cadem et Alou Traoré de Wassa-Ton, ont tous préconisé des campagnes de sensibilisation sur l’importance de la forêt et ses arbres afin de minimiser les dégâts et de sauver l’avenir environnemental du pays.
Koureichy Cissé