La 27ème Conférence de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (COP 27) a pris fin le 18 novembre dernier, dans la station balnéaire de Charm El-Cheickh, dans le pays des Pharaons au bord de la mer rouge. La participation malienne à cette 27ème COP a été folklorique, infructueuse et n’apportera rien de concret à notre pays de par la nomenclature de la délégation qui était constituée par des chargés de missions, des directeurs des finances et du matériel et leurs collègues, des secrétaires, attachés de cabinets, etc.
Cette grande messe du climat aux enjeux exclusivement économiques, est une sorte de « Souk », où les grands négociants (les pays développés et riches Occident, Amérique du Nord et certains pays du moyens orient), viennent proposer aux petits négociants (pays pauvres et sous-développés comme le nôtre). Pour influer sur le cours des négociations, certains pays comme la Chine s’arment de centaines de négociateurs composés de scientifiques de tout bord, pendant que des pays comme le Mali se déplacent avec 2 ou 3 négociateurs qui se noient dans la marée d’experts qui composent les plénières des négociations. Sur la centaine de participants maliens à chaque COP, hormis les acteurs de la société civile (associations et ONG et le secteur privé) qui participent avec leur propre financement ou l’appui des partenaires techniques et financiers, les 2/3 sont composés des membres du cabinet ministériel (chargés de missions, directeur des finances et du matériel et ses collègues, secrétaires, attachés de cabinets, etc.), d’institutions (Assemblée nationale, Haut conseil des collectivités, Conseil économique, social et culturel et des membres) et d’autres départements ministériels. Les membres de l’Association des femmes anciens ministres et parlementaires sont parmi les abonnés présents chaque année. Des participations qui n’apportent rien au pays, à part de l’argent jeté par la fenêtre, en laissant sur place des compétences capables de faire tirer quelque chose des COP au bénéfice de notre pays.
Rappelons que le coût de la participation d’une seule personne à une COP qui dure 2 semaines, (billet d’avions, hébergement, nourriture, etc.), est estimé entre 7 et 8 millions de f CFA en fonction du niveau de vie du pays organisateur. Malgré cet investissement colossal, on ne voit aucun impact en retour. Pendant que les autres pays se battent dans les groupes de négociations avec leur cohorte d’experts pour obtenir des résultats, nos participants se pavanent entre les stands ou se retrouvent sur des espaces de shoping. De retour des COP, aucun de ces participants ou structure ne fournit un rapport de participation. Au niveau du département en charge de la question, un fonds est mis à disposition la fin de chaque rencontre, pour l’organisation de la restitution de la participation malienne. Mais depuis 2017, lors de la COP 23 à Bonn en Allemagne, il n’y a pas eu de restitution. Alors que le fonds est mobilisé chaque année. À quelle fin donc ? S’interroge-t-on. Comme des touristes revenus de leur périple avec des valises pleines de courses, chacun raconte sa belle aventure pendant le séjour, en attendant la prochaine. Voilà ce que vaut la participation du Mali à une COP. La présente n’échappe pas à la règle, à moins d’être la pire.
Moussa Samba Diallo