COP26 : l’inaction face au changement climatique met en péril la santé et la sécurité de plus de 1,2 milliard de jeunes

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Selon les engagements nationaux actuels en matière de réduction des émissions, les jeunes générations de nos jours seront confrontées à sept fois plus des phénomènes climatiques défavorables au cours de leur vie que les générations nées dans les années 1960. L’exposition à des phénomènes météorologiques extrêmes liés au climat augmente le risque de migration forcée, réduit l’accès à une bonne nutrition, à l’éducation et à l’emploi, et menace de mettre en péril la santé physique et mentale des futurs adultes du monde.

 

La quasi-totalité de la génération actuelle de 1,2 milliard d’adolescents âgés de 10 à 19 ans est exposée à au moins un danger, un choc ou un stress lié au climat et à l’environnement – canicules, cyclones, pollution atmosphérique, inondations et pénurie d’eau. Si l’on ne parvient pas à éviter une augmentation de la température mondiale de seulement 1,5°C, leur santé et leurs perspectives de survie seront extrêmement menacées, a-t-on dit aux délégués lors d’un événement organisé par le PMNCH en marge de la 26ème Conférence des Parties des Nations Unies sur le changement climatique (COP26) à Glasgow. Les adolescents et les jeunes ne sont pas responsables de l’urgence du changement climatique, mais ils en subiront les conséquences les plus graves si le monde ne parvient pas à inverser rapidement les tendances à la hausse.

La conférence dénommée « Renforcer la résilience des adolescents face au changement climatique », abritée par le PMNCH, la plus grande alliance mondiale pour la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents, a été organisée avec le soutien de YOUNGO, le collectif des jeunes de la CCNUCC, la Fédération internationale des associations d’étudiants en médecine (IFMSA) et laplateforme de collaboration Tremendas. L’événement visait à attirer l’attention sur l’importance d’intégrer le bien-être des adolescents dans le programme de santé de la COP26, ainsi que dans les politiques et programmes nationaux d’adaptation au climat.

Avec 16 % du total mondial, la population adolescente actuelle est la plus importante que le monde ait jamais connue. Plus d’un milliard de personnes de moins de 18 ans vivent dans des pays où le risque de changement climatique est extrêmement élevé, ce qui signifie que leur survie est fortement menacée.[1]

Le changement climatique est un multiplicateur de menaces et le plus grand danger dans les cinq domaines du bien-être des adolescents : bonne santé et nutrition optimale ; connectivité, valeurs positives et contribution à la société ; sécurité et environnement favorable ; apprentissage, compétences, éducation, aptitudes et employabilité ; et agence et résilience.

Le changement climatique affecte la santé physique des enfants et des adolescents en augmentant leur risque de lésions et de maladies pulmonaires, ainsi que leur sensibilité aux maladies infectieuses et à une mauvaise alimentation. Il augmente le risque de mortalité et d’invalidité dû à des lésions non intentionnelles (la principale cause de décès et d’invalidité chez les adolescents) causées par des phénomènes météorologiques plus extrêmes. Les filles sont plus susceptibles d’être tuées lors de ces catastrophes car elles sont souvent empêchées d’apprendre les techniques de survie, telles que la natation ou l’escalade.[2]

La hausse des températures, qui entraîne une détérioration de la qualité de l’air, accroît l’incidence de l’asthme, la maladie chronique la plus répandue chez les moins de 18 ans dans le monde[3]. Les taux mondiaux de sous-alimentation ont également augmenté chez les adolescents, en partie à cause du changement climatique et des phénomènes météorologiques extrêmes.[4]

Outre les effets négatifs sur la santé physique, le changement climatique a un impact sur le bien-être psychologique des adolescents et des jeunes.

Par ailleurs, les adolescents connaissent une augmentation significative des taux de troubles de stress post-traumatique, d’anxiété et de dépression à la suite d’une catastrophe liée au climat.[5] Ces résultats sont des facteurs de risque majeurs de suicide, troisième cause de décès chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans. Certains ont développé l’éco-anxiété et l’anxiété climatique, qui font toutes deux spécifiquement référence aux craintes de futures catastrophes environnementales.[6]

Les phénomènes météorologiques extrêmes liés au climat perturbent souvent les liens des adolescents avec leur famille, leurs amis et leur communauté, et menacent leur environnement sûr et solidaire par leurs effets sur les migrations forcées et les conflits interpersonnels et collectifs.

En créant des chocs économiques et une pénurie de ressources naturelles, le changement climatique peut augmenter les risques de conflit, qu’il s’agisse de conflit armé ou de violence entre partenaires intimes, notamment dans des contextes humanitaires déjà fragiles. Cela peut entraîner des risques accrus de violence sexuelle, de malnutrition et de traumatismes. Les filles sont les plus exposées, car il est prouvé que les événements climatiques extrêmes, tels que les sécheresses, augmentent les risques de mariage d’enfants, de violence sexiste et de grossesse chez les adolescentes, qui sont la principale cause de mortalité et de morbidité maternelles.[7]

La plupart des personnes déplacées en raison des catastrophes liées au changement climatique sont des jeunes. Environ 40 % des 79,5 millions de personnes déplacées de force en 2019 avaient moins de 18 ans.[8] Même lorsqu’il n’y a pas eu de migration, les phénomènes météorologiques extrêmes liés au climat peuvent perturber gravement l’éducation, entraînant des fermetures d’écoles, la destruction d’infrastructures scolaires et des abandons scolaires en raison des difficultés financières des familles. Les filles sont particulièrement désavantagées et sont également plus susceptibles d’être retirées de l’école lors d’événements liés au climat.[9]

« Lorsque ces événements se produisent, les jeunes femmes sont plus susceptibles d’abandonner l’école, d’être victimes de violences sexuelles et physiques lorsqu’elles vivent dans des abris temporaires. De plus, ces événements perturbent l’accès aux services de santé reproductive sur lesquels les jeunes femmes comptent », a déclaré Natalie Mangondo, du Southern Africa Climate Finance Partnership, au Zimbabwe.

Les intervenants ont également souligné que les pays les plus vulnérables au changement climatique sont souvent ceux dans lesquels le contexte humanitaire est fragile. Vingt-neuf des trente-trois pays présentant un risque extrêmement élevé de changement climatique sont désignés comme des pays aux contextes fragiles.[10] Dans ces contextes, les adolescents et les personnes susceptibles d’être déplacées à l’intérieur du pays sont les plus touchés par le changement climatique. Même dans les pays plus stables, ce sont généralement les adolescents marginalisés qui subissent les pires conséquences du changement climatique.

« Le changement climatique est une énorme menace pour le bien-être et la sécurité des adolescents, en particulier ceux issus de communautés déjà vulnérables », a déclaré Helen Clark, présidente du conseil d’administration du PMNCH, et ancienne première ministre de la Nouvelle-Zélande.« Les phénomènes météorologiques extrêmes augmentent la probabilité de déplacement et de migration forcés, réduisent l’accès à une bonne nutrition, à l’éducation et à l’emploi, et affectent gravement la santé physique et psychologique des populations ».

« Lors de la COP26, les dirigeants mondiaux doivent intensifier leurs efforts pour faire face à la crise, avec un engagement et des ressources suffisants. Il s’agit notamment de faire participer de manière significative les adolescents et les jeunes à l’élaboration des politiques et à la prise de décisions concernant les systèmes de santé à faible émission de carbone et résilients face au climat ».

Les promesses de réduction des émissions faites par les pays avant la COP26 ne sont pas suffisantes pour éviter que les températures mondiales ne dépassent 1,5°C, ce qui entraînera inévitablement une plus grande exposition aux phénomènes météorologiques extrêmes.

« Lors de la COP26, les dirigeants du monde doivent reconnaître que le changement climatique aura son plus grand impact sur le bien-être de cette génération d’adolescents et des générations futures, et s’engager à faire immédiatement tout ce qui est en leur pouvoir pour faire face à cette détérioration rapide de la situation », a déclaré David Imbago-Jácome, président du collectif des adolescents et des jeunes du PMNCH. « Ils doivent également reconnaître le droit des adolescents et des jeunes à jouer un rôle actif dans la programmation, le suivi, la responsabilisation des dirigeants et la prise de décisions par eux-mêmes sur lesmesures et actions appropriées qui protégeront leur propre bien-être et celui de leurs communautés ».

Pour s’assurer que les adolescents et les jeunes sont à l’origine des changements qui les touchent, PMNCH a galvanisé le soutien mondial pour son Appel à l’action en faveur des adolescents, qui a été co-créé par des jeunes avec le soutien des agences de l’ONU et des gouvernements, et qui vise à assurer une approche holistique et multisectorielle du bien-être des adolescents. L’Appel à l’action comporte trois domaines prioritaires : 1) Engager et responsabiliser les adolescents ; 2) Mobiliser au-delà du secteur de la santé pour lancer une réponse multisectorielle puissante ; et 3) Renforcer l’engagement politique et le financement en mettant l’accent sur les adolescents dans l’évaluation des ODD lors du prochain Sommet des Nations Unies sur les ODD en 2023.

Les adolescents du monde entier influencent la redevabilité en matière de changement climatique par le biais d’un activisme communautaire, de litiges, de grèves climatiques et de protestations. La reconnaissance du rôle des adolescents en tant qu’agents du changement et la reconnaissance de leur droit à participer pleinement à l’élaboration des politiques et des interventions qui placent leur résilience au centre de l’agenda de l’adaptation au climat devraient être un résultat clé de la COP26.

« Les dirigeants mondiaux et nationaux doivent investir dans la participation effective des adolescents et des jeunes à la prise de décisions concernant l’adaptation au climat »,a déclaré Anuki Mosiashvili, de l’organisation non-gouvernementaleCaucasus Environmental NGO Network (CENN), en Géorgie.« C’est nous qui subirons les effets néfastes du changement climatique tout au long de notre vie. C’est la raison pour laquelle nous méritons d’avoir une voix dans les processus qui concernent directement notre avenir. Les jeunes demandent plus de responsabilité. Les jeunes demandent un véritable engagement. Et les jeunes demandent un espace pour s’exprimer ».

L’appel au leadership des jeunes lors de l’événement est soutenu par la Déclaration de consensus mondial sur l’engagement significatif des adolescents et des jeunes, un effort conjoint dirigé par le Planning familial 2030 (FP2030), l’Alliance internationale des jeunes pour le planning familial (IYAFP) et le PMNCH, et approuvé par plus de 200 organisations depuis sa création en 2018. La déclaration reconnaît que l’engagement des jeunes est essentiel pour atteindre les objectifs mondiaux en matière de santé et de développement. Il s’agit notamment de s’assurer qu’ils sont convenablement consultés sur toutes les politiques, programmes ou directives qui ont un impact sur leur bien-être.

Alors que le monde se trouve désormais au bord d’un point de basculement irréversible, on n’insistera jamais assez sur la nécessité de s’engager et d’impliquer la génération qui sera la plus touchée par le changement climatique.

« Alors que le monde est maintenant au bord d’un point de basculement irréversible, la nécessité de s’engager et d’impliquer la génération qui sera la plus touchée par le changement climatique ne peut pas être surestimée », a déclaré Julieta Martinez, fondatrice de Tremendas, au Chili. « Il ne s’agit pas seulement d’impliquer les jeunes. Nous sommes en colère, tristes et anxieux face à la crise climatique et exigeons dès maintenant une action audacieuse en concevant de véritables initiatives qui engagent les jeunes et garantissent la responsabilité des engagements des dirigeants.

(Source communiqué du  PMNCH)

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1 commentaire

  1. Ce qui reste certain le monde ne pourra plus jamais réparer les dégâts qui lui ont été infligés par ces pays riches depuis plus de deux siècles. Dans quelques années nous n’aurons que nos yeux pour pleurer et ces pleures sont plus dramatiques pour les pays les plus pauvres, cela est sans aucun doute, ça se voit déjà depuis plusieurs décennies. Les plus grands pollueurs restent encore inflexibles aux propositions des plus avertis, cela est dommage.

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