Cop22 à Marrakech : la mise en œuvre de l’accord de Paris en ligne de mire

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Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, prendra part du 15 au 16 novembre à la Cop22 à Marrakech. L’information a été donnée par son Conseiller spécial, non moins président du Groupe des négociateurs africains sur les changements climatiques, l’ambassadeur Seyni Nafo. C’était le mardi 1er novembre 2016 au Secrétariat général de la Présidence de la République à la faveur d’une conférence de presse qu’il a animée sur les enjeux et les priorités de la Cop22.

 

Dans son propos liminaire, le conférencier a fait un rappel historique de l’accord obtenu au cours de la Cop21 tenue à Paris. Il a indiqué que c’est pour la première fois que toutes les parties à la convention se mettent d’accord autour d’un consensus qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique, afin de maintenir la température globale de la planète en dessous de 2°.

 

Selon Seyni Nafo, si l’accord de Paris est une avancée notoire dans les efforts de lutte contre les changements climatiques, sa mise en œuvre reste une autre étape à franchir. D’où l’enjeu de cette Cop22, qui marque le début d’une nouvelle ère dans les négociations climatiques.

 

À en croire le président du Groupe des négociateurs africains sur les changements climatiques, le continent africain est celui qui subit le plus les conséquences du réchauffement climatique, alors qu’il participe à moins de 3% aux émissions globales de gaz à effet de serre. Selon lui, c’est une  injustice qui doit être réparée à travers la mise en œuvre de l’accord de Paris.

 

Le conférencier a souligné que la priorité pour les pays africains aujourd’hui est la ratification du document par au moins 55 pays représentant 55% des émissions globales de gaz à effet serre. Cet objectif, dit-il, est aujourd’hui presque atteint grâce à l’effort de lobbying pressant du pays hôte de la Cop22 qui assurera la présidence jusqu’au prochain Sommet. Seyni Nafo dira qu’en plus des plus grands pollueurs, à savoir, les Etats-Unis, la Chine, l’Inde et l’Union européenne, plus de 44 pays dont le Mali, ont ratifié l’accord.

 

Par ailleurs, le Conseiller spécial du président a précisé qu’à Marrakech, l’Afrique fera valoir 2 grandes initiatives, à savoir l’Initiative africaine des énergies renouvelables et l’Initiative d’adaptation aux changements climatiques. Il a rappelé que le continent africain détient le plus grand potentiel en matière d’énergies renouvelables, mais il demeure le plus confronté au manque d’énergie. «Malgré sa plus faible émission de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, l’Afrique est la plus touchée par les effets des changements climatiques. Cela exige une justice climatique en faveur de la région», a expliqué le négociateur africain en chef. C’est pourquoi, à Marrakech, souligne-t-il,  une feuille de route sera proposée pour un doublement du financement pour l’adaptation, qui  portera sur une enveloppe de 9 milliards de dollars par an, dont 3 milliards pour l’Afrique sur le Fonds vert climat.

 

Le conférencier a fait savoir que le Mali a déjà pris une avance sérieuse dans ce sens où il  a élaboré 5 programmes prioritaires. Il s’agit du  financement de 25 millions de dollars (12,5 milliards de Fcfa) acquis dans le domaine des énergies renouvelables ; de la réhabilitation du fleuve Niger de 50 millions de dollars (25 milliards de Fcfa)  et de 30 millions d’euros (19,6 milliards de Fcfa) pour résorber le problème d’inondation de la ville de Bamako.

Diango COULIBALY

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