En marge de la 4ème édition de la caravane CGLTE-OA sur « Le changement climatique l’un des défis environnementaux, agricoles et économiques en Afrique », 16 plateformes ouest africaines de la Convergence globale des luttes pour la terre, l’eau et les semences paysannes (CGLTE-OA) et à la suite de la mobilisation des 33 pays africains de la Caravane Climat Tambour battant de la COP 27, de l’Alliance des chefs traditionnels et coutumiers, des religieux, des organisations de la société civile, des femmes et des jeunes ont organisé ce mercredi 15 novembre 2023 dans la ville historique de Kangaba à la place de Kuruka Fuga Kaaba lieu du grand rassemblement des peuples du mandé et alliés en 1236 d’où les 44 articles de la charte ont été promulgués, leur Conférence des Parties (COP) qui a été instituée lors de l’adoption de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992.
La Conférence sur le climat qui ne prend pas en compte les répercussions et préoccupations des communautés notamment africaines. D’où les espaces de la COP ne sont ni ouverts aux Organisations de la Société Civile ni aux Mouvements sociaux qui sont plus proches des communautés pour transmettre leurs avis pour des solutions concertées sur le climat. D’autant plus que l’Afrique est le continent qui pollue le moins, environ 4% des gaz à effet de serre, mais subit le plus les impacts du climat. Le Climat, une affaire de tous ! Et pour faire entendre la voix des communautés africaines, leurs actions innovantes d’atténuation et d’adaptation, inclusives et équitables pour leur permettre d’agir dès l’élaboration des politiques jusqu’à la mise en œuvre des programmes, c’est ce qui a motivé les responsables de la Convergence globale des luttes pour la terre, l’eau et les semences paysannes (CGLTE-OA) en 2021 d’organiser leur 1ère Edition de la COP des Communautés à Kolda au Sénégal au cours de la 3e édition leur Caravane. Cette initiative a consisté à donner la parole aux communautés notamment les femmes et les jeunes, pour faire entendre leurs voix par les décideurs (autorités administratives locales, nationales et internationales), dans l’optique de la prise en compte des préoccupations des communautés dans la formulation des politiques afin de réduire de façon drastique les gaz à effet de serre à travers des actions innovantes d’atténuation et d’adaptation inclusive et en mettant les communautés au cœur de l’exécution des programmes pays.
Assis sous des tentes à la place mystique de Kurukan Fuga, les femmes, hommes et les jeunes des mouvements sociaux et des Chefs traditionnels (Rois, Reines, Sultans, Chefs de Canton…), et coutumiers de l’Afrique de l’Ouest et du Centre et religieux venus de 13 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale en présence des autorités administratives de la préfecture de Kangaba ont tenu durant toute la journée de ce 15 novembre 2023 à prouver et dénoncer que la terre et l’eau ne sont pas une marchandise mais un bien commun, social, culturel économique , source de stabilité sociale et de dynamique collectives en respectant les droits des communautés et leur avenir. Ils constatent que les communautés paysannes africaines qui assurent la souveraineté alimentaire des pays et où les femmes pourvoient à plus de 80% aux besoins nourriciers, ont été amputées de leur capacité à répondre aux impacts du changement climatique, multiplication des vagues de chaleur, des sécheresses, des feux de forêts, des inondations… bouleversant négativement les espaces de vie : terre, eaux, forêts, pâturages et la biodiversité naturelle, cultivée et élevée. Et que le développement socio-économique africain est menacé par la crise climatique : 13,5 millions de personnes dans le Sahel pourraient tomber dans la pauvreté en raison de chocs liés au changement climatique d’ici 2050 si des mesures urgentes d’adaptation au climat ne sont pas prise. Les pays pollueurs ont de plus en plus recours aux prêts pour « aider » les pays d’Afrique de l’Ouest à faire face aux conséquences du changement climatique : entre 2013 et 2019, ceux-ci ont augmenté de 610% (passant de 243 millions de dollars à 1,72 milliard de dollars) contre 79% pour les dons. Ce qui viendra encore alourdir leur soi-disant dette.
En fin de journée vers le crépuscule, les mouvements communautaires et sociaux ont proposé auprès des autorités locales, nationales, régionales et internationales notamment en prélude de la prochaine COP climat « COP 28 » aux solutions adaptées à nos cultures, à nos savoirs et à nos écosystèmes, à l’image de la Charte de Kurukan Fuga élaborée en 1236 pour le vivre ensemble dans la paix, avec une gouvernance participative, équitable où les femmes étaient représentées. Cette charte historique posait déjà les bases des valeurs culturelles de « l’entente, la concorde, l’amour, la liberté, la fraternité, le respect de la Terre ».
Extrait des propositions
Vu l’urgence d’agir en faveur du climat, Exigeons à nos Chefs d’Etats, gouvernements, institutions régionales et internationales, de :
1/Soutenir toutes propositions de lois, textes règlementaires et politiques publiques et les mettre en œuvre avec au cœur les communautés pour la sécurisation de leurs droits collectifs.
2/Casser le système de l’agriculture mondialisée, en soutenant le cycle vertueux : produire, transformer et consommer local. L’intégration régionale, dans une dynamique collective de terroirs en agroécologie paysanne, est la solution agricole, environnementale, économique et culturelle basée sur l’autonomie, pour une justice sociale, alimentaire et climatique dans le respect des droits humains.
3/Protéger l’eau, notre bien commun en : Sauvegardant nos fleuves, nos cours et points d’eau, cordon ombilical entre nos pays, en interdisant leur pollution et destruction notamment avec les dragages et tous projets gigantesques, souvent inutiles et destructeurs ;
Préservant nos bassins versants et en priorité les forêts naturelles, en stoppant la déforestation et les reboisements d’essences exotiques et de rentes industrielles qui tuent les sols et la biodiversité tout en excluant les communautés ; En rejetant les produits chimiques tant dans les textes législatifs que dans nos systèmes agricoles, ou que dans les activités minières qui polluent irréversiblement nos sols, nos nappes phréatiques menaçant alors la potabilité de l’eau, et notre santé.
4/Enclencher une transition énergétique vertueuse basée sur une utilisation réellement durable notamment les énergies autonomes, économes, renouvelables et circulaires …sans greenwashing, sans énergie fossile et sans nucléaire
5/Assurer une représentation équitable et un engagement significatif des femmes et des jeunes, y compris les jeunes filles, dans leur diversité, à tous les processus liés au changement climatique, notamment la gouvernance foncière à toutes les échelles, en créant notamment un comité inclusif région par région, pour évaluer et soutenir les alternatives comme l’agro écologie paysanne, l’économie solidaire et circulaire.
6/D’appliquer le consentement libre et éclairé prôné par l’ONU avant d’approuver tout projet lié à la terre, l’eau, les ressources naturelles y compris extractives dans le cadre notamment d’une évaluation approfondie de l’impact environnemental, social et économique avec une perspective de genre
7/Dénoncer sérieusement l’article 6 de l’Accord de Paris dont les approches profitent d’abord aux financiers et aux privés et contribuent à renforcer la marchandisation des ressources naturelles dont l’accaparement des terres, des eaux, des forêts, au détriment des communautés et des nations.
Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net
Cette zone a besoin d’être fortement sensibilisée au niveau de sa jeunesse qui est totalement focalisée sur l’orpallage et qui délaisse totalement toutes les autres activités agricoles quoi que la zone soit favorable à l’agriculture et l’élevage. Elle foule au sol toutes les richesses liées aux activités d’agriculture, d’élevage, de foresterie, quel comportement bizarre de la part de cette jeunesse de Kangaba? Aucun pays ne peut se développer par l’orpallage seul car toutes les richesses vont hors du pays et qui ne profite d’aucune valeur ajoutée. Il faut même forcer cette jeunesse à partir vers les autres activités utiles de cette zone, sinon elle ne profitera pas de ses richesses et la zone ne se développera jamais car la finalité de ce dérapage c’est l’exode rurale vers les autres parties du pays et vers l’extérieur, et c’est la fuite des bras valides de la zone. Il faut forcer cette jeunesse de Kangaba à s’orienter vers les autres activités de la zone, sinon les conséquences serons incommensurables por le pays.
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