La 22ème conférence sur le climat (COP 22) est prévue à  Marrakech (Maroc) du 7 au 18 novembre prochains. Le Mali sera présent à ce grand rendez-vous qui portera essentiellement sur les modalités de mise en œuvre de l’accord adopté à Paris (décembre 2015). Dans ce cadre le président du groupe des négociateurs africains sur les changements climatiques, Ambassadeur et conseiller du président de la République Seydou Nafo était devant la presse, le lundi dernier à Koulouba. Occasion pour lui de faire le point sur les enjeux et priorité du COP22.
L’accord de Paris, obtenu lors de la 21ème conférence sur le climat (COP 21), jette les bases d’une maîtrise des émissions de gaz à effet de serre à l’origine des dérèglements climatiques en fixant le cadre d’engagements politiques, économiques et financiers. Il prône parallèlement une transition énergétique rapide vers des sources plus propres, comme le solaire ou l’éolien.
L’objectif est de contenir la hausse de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et de s’efforcer de limiter cette augmentation à 1,5°C.
La 22e conférence sur le climat (COP 22), qui se tiendra du 7 au 18 novembre à Marrakech, portera essentiellement sur les modalités de mise en Å“uvre de l’accord adopté à Paris en décembre 2015.
Les pays industrialisés se sont engagés à augmenter les aides à ces Etats jusqu’à 100 milliards de dollars par an à partir de 2020.
Pour le conférencier, Seyni Nafo depuis que la conférence existe, la 21ème conférence sur le climat (COP 21), a été l’occasion pour la première fois d’adopter un accord inclusif où l’ensemble des partis (196) avaient des engagements. « A la COP 21, l’Afrique avait trois priorités fondamentales : un accord ambitieux, équilibré et équitable. Mais, également l’accord lui-même qui se négociait ; l’entré en vigueur de l’accord en 2020 ; les initiatives sur les énergies renouvelables, d’adaptation aux changements climatiques et l’adaptation aux impacts aux changements climatiques […] Le groupe africain a fait une évaluation des résultats. Nous avons obtenu un accord ambitieux, puis que tous les pays s’engagent à faire des contributions tous les 5 ans et ces contributions sont ensuite évaluées pour savoir si nous sommes dans la bonne trajectoire… », affirme-t-il. Nafo estime qu’il faut limiter la hausse de température à 2o puisque de1870 jusqu’à maintenant, on a eu à peu près 0,7o d’augmentation de la température qui créé toutes les perturbations que nous connaissons.
Selon lui, les scientifiques ont démontré qu’à partir de 2o pour l’Afrique, le coût pour s’adapter serait environ de 70 jusqu’à 200 milliards de Dollars. « Donc cela pourrait, pour la majeure partie des pays africains, d’engranger le budget d’investissement à d’autres secteurs. Et en obligeant tous les pays à faire des contributions tous les cinq ans, on peut y arriver. En parlant d’un accord équilibré, il s’agit que tous les thèmes soient couverts, entre autres, la réduction des émissions, l’adaptation, le renforcement des capacités technologie et financement. Que l’accord soit équitable, c’est-à -dire qu’il y ait une sorte de discrimination positive pour le groupe le plus vulnérable dont les pays les moins avancés qui sont aux nombres de 42 pays et plus de 35 sont en Afrique… Il y a deux grands paradoxes en l’Afrique. Premièrement : l’Afrique émet le moins de gaz à effet de serre (3% au maximum). Mais, c’est le continent qui va subir le plus. Deuxième paradoxe : L’Afrique a plus grand potentiel en termes d’énergie renouvelable et paradoxalement c’est aussi le continent qui a le moins accès à l’énergie.», a déclaré le conférencier.
L’accord de Paris
L’accord à Paris, pour rentrer en vigueur, devrait être signé et ratifié par au moins 55 pays représentant 55% du total de gaz à effet de serre. Seyni Nafo indique qu’en quittant Paris, ils ont donné 5 ans pour que les parlements des pays puissent ratifier : « C’est la première fois qu’un accord international signé à l’ONU, entre en vigueur moins d’un an après son adoption. Il entre en vigueur le 4 novembre prochain, alors qu’il était prévu en 2020. On est à 40% des pays africains qui ont ratifié l’accord dont le Mali. Mais on a aussi des pays comme le Nigeria, l’Egypte, l’Afrique du Sud, l’Algérie… qui ne sont pas encore dans l’accord de Paris. Actuellement on est 9 milliards de Dollars de financement pour l’adaptation »
Concernant les 100 milliards de Dollars qui doivent être atteint en 2020, d’après les pays développés, il serait à peu près de 62 milliards. Les dirigeants des pays africains veulent faire qu’à l’horizon 2020, nous atteignions 30% des 100 milliards.
Mohamed SyllaÂ
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