Conséquences des pluies diluviennes tombées hier à Bamako : Bilan : 56 morts et de nombreux dégâts matériels

3

La ville de Bamako a été frappée hier par des pluies diluviennes. Celles-ci ont entrainé la mort de 56 personnes (de source proche de la protection civile) et d’importants dégâts matériels ont été enregistrés dans plusieurs quartiers du district de Bamako, notamment  Banconi, Lafiabougou, Taliko et Bougoudani. Dans le but de témoigner leur solidarité aux sinistrés, le gouverneur et les élus de certaines communes ont sillonné les différentes localités inondées.

Inondations_Bamako0028C’est aux environs de 10 heures du matin que les premières gouttes de pluies sont tombées à Bamako et ses environs. C’est ainsi que plusieurs quartiers ont été inondés entrainant ainsi des pertes en vies humaines. Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que  les 24 décès préalablement annoncés dont  19 à Banconi, 4 à Lafiabougou et 2 à Bougoudani ont été largement dépassés. Il est question désormais de 56 morts, selon une source proche de la protection civile. D’important dégâts matériels ont été également constatés dans ces quartiers où des maisons se sont effondrées. A Banconi notamment, tous les ponts ont été littéralement submergés par les eaux, réduisant considérablement les déplacements. Tous les quartiers se trouvant aux abords de la rivière ont été envahis par un déchainement des eaux.

Parmi les victimes, on dénombre beaucoup d’enfants, comme le rapportent certains secouristes de la protection civile. “On a retiré une dizaine de corps dont la plupart sont des enfants sous le pont à Banconi. Mais à ce stade, il est difficile de faire le bilan exact”, raconte l’un des secouristes.
Dans sa déferlante,  l’eau a emporté en plusieurs endroits de la capitale des meubles, des ustensiles de cuisine, des marchandises et des étals, des animaux domestiques, des engins motorisés, toutes sortes d’objets en somme.

Toujours au niveau de Banconi, la protection civile a secouru plusieurs personnes dont un handicapé abandonné par les membres de sa famille. Avant leur arrivée, les populations avaient organisé une chaine de solidarité pour aider les éventuelles victimes. Et c’est à l’aide de cordes qu’elles repêchaient les personnes prises au piège dans des maisons inondées et des véhicules retenus par les eaux.
        Moussa Sidibé

D’importants dégâts causés par le débordement du Woyowayan Kô

A notre arrivée sur les lieux, plusieurs véhicules dont deux ” Sotramas “, un taxi et un Pick up lourdement chargé se trouvaient pris au piège dans les flots. La guérite servant d’ordinaire d’abri pour les policiers contre les intempéries fut, elle aussi, emportée. Même les kiosques et les hangars de fortune servant de petits commerces pour certains n’ont pas résisté face à la puissance des flots. Quant à la circulation, elle fut si chamboulée que l’on assista à une scène de pagaille et de sauve-qui-peut effroyable. D’ailleurs, de nombreux chauffeurs ont dû rebrousser chemin. Les habitants des maisons jouxtant le lit de la rivière n’ont eu d’autre choix que de se refugier sur les toits pour fuir la montée fulgurante d’une eau boueuse et dévastatrice.  Ce qu’il faut déplorer, c’est l’arrivée tardive des services de la protection civile. Dans l’urgence et face à l’appel de détresse du conducteur du Pick-up, quelques téméraires se sont vaillamment jetés dans les eaux munis de corde afin de libérer le véhicule qui avait à son bord des occupants totalement paniqué

Face à cette situation alarmante, il convient de préciser la responsabilité des autorités communales. Celles-ci ont, durant plusieurs années, autorisé des constructions anarchiques dans le lit du Woyowayan kô. Ce qui a obstrué le passage naturel des eaux de ruissellement provenant de la colline entrainant ainsi le débordement de la rivière.

Il faut signaler aussi le manque de réactivité de la part des agents de la circulation routière présents sur les lieux lors des faits. Au lieu de prendre des mesures de sécurité visant à ouvrir l’accès du site aux secouristes, ils assistaient, tout comme les badauds, à l’effroyable spectacle. Pour leur part les autorités communales ont brillé par leur absence laissant les malheureux citoyens à leur triste sort. Elles sont également interpellées afin de mettre un terme définitif à l’attribution scandaleuse des lots situés dans le lit des cours d’eau.

Maciré Diop, Boubacar Païtao et Sada Sy

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. Bamako (tè bè sigui yoro yé) n’est pas un lieu de résidence pour tout le monde, dixit madame le gouverneur de Bamako à son temps. Triste vérité. Mes hommages à cette dame.

Comments are closed.