Commerce et artisanat : Les exploitants de bois dénoncent un détournement du fond d’aménagement

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photo à titre illustratif

Sujets à des tracasseries en tous genres, les exploitants maliens du bois local en ont visiblement marre d’être en outre pénalisés, depuis six mois, par une suspension de leurs activités unilatéralement décidée par l’autorité tutelle, en l’occurrence le ministre Ousmane Koné. Ils l’ont fait clairement savoir lors d’une Assemblée générale extraordinaire qui a drainé monde au siège de l’APCAM. Les délégations de toutes les structures de l’intérieures ont joint leurs voix à celles des communes du District pour dénoncer le poids des barrières tarifaires et administratives et menacer d’une action très prochaines au cas où la mesure ne sera levée.

La question est d’ailleurs l’objet de nombreuses démarches dont l’issue va déterminer la conduite à suivre dans les jours prochains. En attendant, c’est le président de la Fédération des exploitants de bois qui est le premier à faire les frais du ras-le-bol à peine contenu. M. Tidjani Sylla vient d’être balayée par une pétition en bonne et due forme à laquelle les participants à l’assemblée générale extraordinaire ont unanimement adhéré, à l’initiative des deux-tiers du bureau sortant qu’il dirige. L’intéressé a été traité de tous les maux d’Israël par ses camarades qui sont passés tour à tour à la tribune, à travers les représentants des différentes structures de base de la fédération, pour expliquer les motifs du désaveu. Tous en veulent principalement à leur président d’être en deçà des missions à lui confiée par l’ensemble ainsi que des attentes ayant prévalu à son élection. Pis, il est même reproché à M. Sylla d’entretenir une discrète complicité avec les diverses autorités répressives dans le dos des exploitants de bois, lesquels se plaignent par ailleurs du poids insupportable des tracasseries que leur imposent les agents des eaux et forêts, la gendarmerie, entre autres. « Nous ne voulons plus de M. Sylla» était le propos qui revenait en leitmotiv sur toutes les lèvres, de Mopti à Kayes en passant par Koulikoro et Bamako. Pas question de continuer à s’accommoder de l’attitude de M Sylla décrié par des termes très durs par certains.

Aux dernières nouvelles, l’intéressé n’a pu résister aux pressions de ses camarades et a fini par jeter l’éponge par voie d’huissier et avec correspondance à l’appui.

Mais la démission du président n’étant pas une fin en soi, elle ne consacre pas tout de go la fin du malaise occasionné par la mesure ministérielle qui porte un coup d’arrêt à l’activité des exploitants de bois et, par-delà, à leurs revenus. Après avoir moult fois écrit au ministre de l’Environnement sans suite, ils ont l’intention de recourir très prochainement à des moyens coercitifs pour se faire entendre. En attendant, les langues se sont d’ores et déjà et réclament que soient tirés les prélèvements tarifaires motivés par une alimentation du fond d’aménagement. Les contestataires notamment sous la forme de soupçons de détournement dudit fond de sa destination.

Quoi qu’il en soit, la corporation des exploitants ne comptent point baisser les bras devant les énormes pertes que leur inflige depuis le début de l’année l’arrêt brutal des activités d’un secteur où d’aucuns ont investi des milliards sur la base des assurances et gages donnés par les autorités en contrepartie du respect du cahier des charges en rapport avec l’exploitation du bois local.

Du côté du ministère, les responsables interrogés par nos soins évoquent  des contraintes liées à certains engagements internationaux du pays dans le domaine de la protection de l’environnement, mais l’argument ne paraît point convaincre les victimes de la mesure suspensive qui estiment ne pas jouir du secteur à la proportion des sacrifices consentis en termes d’investissements et de contributions payées à l’Etat. Pis, de nombreux indices prouvent par ailleurs que ladite mesure n’est appliquée que de façon très sélective, au profit notamment d’un exploitant qui, comme par un miracle, arrive à surplomber l’ensemble en bénéficiant d’un monopole de fait dans le secteur.

En effet, tandis que ses autres se rongent les ongles d’expectative aucune autorité n’arrête un certain exploitant répondant au nom de M. Cissé, qui se la coulerait douce avec la complicité de qui de droit.

A KEITA

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