Trop facile, après coup, de s’apitoyer sur le sort des victimes ; leur apporter vivres, couchettes et autres assistances sous l’œil vigilant des caméras de télés et flashs de photographes. Mais difficile d’assumer ses responsabilités en amont. Ainsi va le Mali !
A propos de prévisions, tout a été annoncé à l’avance : «De gros risques de fortes pluies, pouvant provoquer des inondations, occasionner des dégâts importants… Conditions favorables au développement des ennemis des cultures, notamment des mauvaises herbes, des sautereaux et autres nuisibles… ». C’est en effet ce qui ressort du rapport des climatologues au mois de juin dernier. Un rapport relayé par votre journal à la date du 03 juin 2013 (Maliba-Info N° 80), c’est-à-dire, il y a exactement trois mois, jour pour jour. Même en admettant, un tant soit peu, que nos responsables politiques et administratifs ne soient pas de grands lecteurs de journaux, on imagine aisément que le même document leur est parvenu par des canaux appropriés, c’est-à-dire officiels.
Mais rien n’a été fait pour anticiper. Pas la moindre précaution ! Même pas une sensibilisation à l’endroit des populations qu’on accuse d’ailleurs aujourd’hui d’avoir choisi de mauvais endroits pour se loger. A propos, les experts ont justement insisté sur cet aspect : «sensibiliser les populations exposées à ce risque [d’inondation] ». C’est le comble !
Sous d’autres cieux, une enquête serait ouverte pour négligence coupable voire pour homicides. Mais que voulez-vous ? Nous sommes au Mali, pays de l’impunité par excellence !
Pour les besoins de la cause, nous vous livrons, un extrait du rapport des experts publié par votre journal à la date du 03 juin 213, un rapport qui, rappelons-le, reste toujours d’actualité. Du moins, pour des autorités responsables !
B.S. Diarra
Hivernage 2013 au Mali :
Gros risques d’inondation et de catastrophes
« De gros risques de fortes pluies, pouvant provoquer des inondations, occasionner des dégâts importants… Conditions favorables au développement des ennemis des cultures, notamment des mauvaises herbes, des sautereaux et autres nuisibles… ». Les experts climatologues mettent en garde à propos de l’hivernage 2013 au Mali et dans le reste du Sahel.
Les experts climatologues, agrométéorologues et hydrologues du Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement et du Centre Régional AGRHYMET, des représentants des pays de l’espace CILSS/CEDEAO chargés du suivi et de l’élaboration des informations sur la campagne pluviométrique agroclimatique et hydrométéorologique ainsi que les représentants des organismes de Bassin de la région, se sont retrouvés, du 30 au 31 mai 2013, à Abuja au Nigeria pour élaborer les prévisions saisonnières des caractéristiques pluviométriques, agroclimatologiques et hydroclimatiques de la saison des pluies 2013 et déterminer leurs applications à la sécurité alimentaire et la gestion des ressources en eau.
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Ils ont bénéficié de l’expertise technique des représentants de l’Institut International de Recherche sur le climat et la société (IRI, New York) et du Centre Hadley du Service Météorologique britannique (UK MetOffice).
Mesures relatives à la gestion des barrages
d’assurer un laminage efficient des crues au niveau des barrages-réservoirs pour éviter des inondations en aval ;
de prendre toutes les dispositions nécessaires pour une meilleure rentabilisation des excédents d’écoulements ;
Aux inondations
de suivre les zones à fort risque d’inondation due à des précipitations locales ou à des débordements des cours d’eau ;
de sensibiliser les populations exposées à ce risque ;
de prendre, par les acteurs (protection civile et décideurs), toutes les dispositions nécessaires à l’atténuation des impacts des inondations éventuelles ;
Aux agriculteurs
De privilégier les variétés à cycle moyen ou court là où les semis n’ont pas encore été effectués.
D’augmenter les superficies sous cultures à haut potentiel de rendement (maïs, riz, sorgho) ou de rente (arachide, niébé)
D’apporter les quantités recommandées de fertilisants et observer les techniques appropriées permettant d’éviter leur lessivage.
D’éviter les zones de bas de topo séquence pour les céréales sèches comme le mil, sorgho et maïs et privilégier le riz pluvial ou de bas-fond
D’augmenter la vigilance contre les ennemis des cultures et les adventices
Intensifier les campagnes de reboisement
Aux éleveurs et aux agro-pasteurs
Intensifier les campagnes de vaccination au niveau du bétail et de la volaille
Accroitre la surveillance des animaux pour éviter les cas de noyades
Respecter rigoureusement les couloirs de transhumance pour éviter les conflits
Intensifier les cultures fourragères et reconstituer impérativement le stock fourrager
Prévoir les sites adéquats pour les enclos en vue de protéger les animaux des intempéries
Aux pêcheurs
Redoubler de vigilance en période de hautes eaux…
Publié dans Maliba-Info N° 80 du 03 juin 2013
Article objectif et hélas très révélateur!
Ici, le ciel a fait cruellement « remonter à la surface » ( 🙁 ) les tares qui minent notre société et nos irresponsables responsables!
Une pluie en saison des pluies ne peut être en rien assimilée à une catastrophe naturelle! 👿 👿 👿
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