Changements climatiques : Le Cercap ouvre le débat sur les aspects économiques

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Le centre d’Etudes et de Renforcement des Capacités d’Analyses et de Plaidoyer (Cercap) a organisé, hier lundi 1er décembre 2014, une conférence débat sur le thème : “L’économie des changements climatiques et ses implications sur les politiques économiques au Sahel : cas du Mali”. La conférence a eu comme cadre l’hôtel Radisson Blu. Elle était placée sous l’égide du Ministre de la Planification, de l’Aménagement du Territoire et de la Population, M. Cheickna Seydi Hamady Diawara, en présence du directeur du Cercap, M. Boubacar Macalou. Le thème a été exposé par l’économiste Sénégalais, le Pr. Ahmadou Aly M’Baye, doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion de Dakar.

Les changements climatiques sont considérés comme l’une des plus grandes menaces pour l’avenir de l’humanité. En Afrique, qui est l’un des continents les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques, la problématique des changements climatiques reste souvent confinée au sein des structures chargées des questions environnementales. Elle est peu comprise des populations, des techniciens, des milieux scientifiques ainsi que des autorités locales ou nationales. Il faut dire en définitive que peu d’avancées sont notées dans la prise en charge de cette question dans les politiques de développement.

Le programme Acca (Adaptation au Changement Climatique en Afrique) devrait permettre non seulement de démontrer la pertinence de la recherche-action dans le domaine de l’adaptation aux changements climatiques, mais aussi de renforcer les capacités des différents acteurs au niveau du continent. Conscient des risques climatiques, de leurs enjeux très importants en particulier pour les pays en développement et de la nécessité d’une approche anticipée, intégrée, mondiale pour y faire face, le Mali a signé la Ccnucc en 1992 et l’a ratifié en 1994.

En 1992, il a désigné un point focal de la Ccnucc au sein de la Direction Nationale de la Météorologie (Dnm). En outre, en 1999, le Mali a signé le protocole de Kyoto et l’a ratifié en 2002. Cependant, dans la mise en oeuvre de ces dispositifs, en général et dans leur prise en compte dans les politiques économiques et sociales, des lacunes sont constatées en raison de l’insuffisance qualitative et quantitative des capacités existantes. C’est pour améliorer les niveaux d’information et de connaissance sur la dimension économique des changements climatiques que le Cercap a initié la présente conférence-débat, qui constitue le point de départ d’un processus plus important de renforcement des capacités nationales en matière de prise en compte des changements climatiques dans la formulation et la mise en oeuvre des politiques de développement.

Cette conférence-débat avait pour objectif d’améliorer le niveau d’information des représentants des acteurs sur les concepts et l’approche de l’économie des changements climatiques. Le Ministre de la Planification, de l’Aménagement du Territoire et de la Population, Cheickna Seydi Hamady Diawara, a indiqué que du point de vue de l’analyse économique, les émissions de gaz à effet de serre, comme cause des changements climatiques, constituent un phénomène de surexploitation de l’atmosphère.

Selon le Ministre, la question des changements climatiques peut être analysée comme un problème de bien public, nécessitant des actions et mesures individuelles et collectives de toutes les parties prenantes, voire toutes les nations, les incitant à agir pour l’intérêt général en prevenant ainsi les conséquences écologiques désastreuses liées aux changements climatiques. Le Ministre a indiqué que les analyses des scientifiques sur les changements climatiques prédisent la perte des terres sous la montée des eaux au niveau du littoral, la perte de la biodiversité et de superficies des fôrets, la contamination des sources d’eau douce, la rareté de l’eau pour l’agriculture et la consommation urbaine, l’accroissement des problèmes de santé publique et de la progression des maladies tropicales et la perte de récoltes agricoles en raison des sécheresses.

Selon le Ministre Diawara, la prise en charge de toutes ces conséquences probables, voire  plausibles, nécessite des politiques nationales et internationales de lutte contre les changements climatiques.

Le conférencier, le Pr. Ahmadou Aly M’Baye a traité le phénomène des changements climatiques sous l’angle de l’économie. Il a développé les concepts et les approches de l’économie des changements climatiques, l’objet de l’économie des changements climatiques, les effets des changements climatiques sur le bien-être, l’Afrique face aux défis internationaux des changements climatiques, les causes économiques des changements climatiques, les facteurs explicatifs des niveaux d’émission du gaz à effet de serre, les coûts associés aux réductions des émissions, et les stratégies pour le continent africain pour faire face aux changements climatiques.

Modibo KONÉ

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