Une mission de l’Agence de l’environnement et du développement durable (AEDD) sillonne avec les hommes de médias les zones d’intervention du Projet de gestion des ressources naturelles et changements climatiques (PGRN-CC) en vue de s’imprégner les résultats du projet, d’informer et de sensibiliser le grand public sur l’importance de la lutte contre les changements climatiques.
D’un coût global de 21 425 926 dollars, le PGRNCC est financé par la Banque mondiale, le Fonds pour l’environnement mondial, le Fonds pour les pays moins avancés et le gouvernement du Mali. Le projet intervient dans 14 communes vulnérables de Kayes et de Koulikoro situées sur le tracé de l’initiale Grande muraille verte au Mali (IGMV). La caravane est partie de Banamba cercle de Koulikoro où les journalistes ont pu voir les réalisations du programme.
En effet ces populations subissent les conséquences néfastes des changements climatiques telles que la recrudescence de la sécheresse, l’ensablement, l’assèchement des cours d’eau, la dégradation des superficies cultivables, la perte de la biodiversité, l’inondation et la migration.
A ce phénomène des changements climatiques s’ajoutent d’autres pratiques anthropiques tout aussi préoccupantes notamment les modes de production et consommation non durables, les mauvaises pratiques agricoles, les feux de brousse, le sur-pâturage. Toutes choses qui constituent une menace sérieuse pour les ressources naturelles entraînant une forte dégradation de la fertilité des sols, une baisse des rendements agricoles et l’aggravation de la pauvreté.
Le gouvernement, à travers le PGRN-CC, intervient auprès de ces populations vulnérables en finançant gratuitement des activités génératrices de revenus (AGR) tout en les orientant à l’adoption de pratiques de gestion durable des terres et des eaux, mais aussi la conservation de la biodiversité pour renforcer la résilience aux changements climatiques.
A Banamba, la mise en œuvre du PGRN-CC se fait en partenariat avec des services techniques de l’Etat notamment le service de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, le service des eaux et forêts et un consortium d’ONG CSPEEDA/Mission Sahel.
Dans le secteur de l’agriculture, le PGRN-CC a pu former 427 producteurs, 131 villages dans les techniques agricoles et des pratiques de protection des ressources naturelles pour la lutte contre le changement climatique. Dans les quatre communes d’intervention de Banamba, Paul Dembélé, coordonnateur et chef de service agriculture, assure qu’il a fourni un appui technique avec des techniques comme le zaï, le cordon pierreux, la demi-lune… Les producteurs ont aussi bénéficié des matériels de travail et des semences améliorées offerts gratuitement par l’AEDD.
Dans le secteur de l’élevage, le chef de production industrielle et animale, Ténéman Camara, confirme, à travers le PGRN-CC, la délimitation des périmètres de pâturage, la construction des forages pour des retenues d’eau et l’enrichissement de 100 hectares dont 40 seront réservés à la plantation d’arbres.
Pour les AGR, Yaya Coulibaly chef de mission du consortium CSPEEDA/Mission Sahel évoque le financement de 63 microprojets pour un montant global 242 697 025 F CFA. A l’en croire 42 autres microprojets ont été financés en juin 2016 pour un montant de 257 601 250 F CFA pour les populations des communes rurales de Boron, Kiban, Sébété et Toubacoro. Ils leur ont permis d’accéder à des opportunités économiques variées pour réduire considérablement la pression d’exploitation des ressources naturelles renouvelables et de s’adapter aux effets des changements climatiques.
Ces AGR sont, entre autres, le maraichage, l’aviculture, l’embouche bovine, la pisciculture, la transformation du sésame, l’arboriculture/plantation fruitière et la production de pépinières.
Zoumana Coulibaly