Depuis quelques décennies, la nature nous a montré ses multiples facettes avec une rare intensité. Aucun Malien n’est prêt à oublier la chaleur caniculaire qui s’est abattue sur notre pays l’année dernière avec son lot de décès inestimables. Sans oublier les inondations meurtrières qui ont tout ravagé sur leur passage au point de repousser la date de la rentrée scolaire d’un mois. Toute chose qui doit nous guider à changer de comportement. C’est que le changement climatique est un appel au changement d’attitude vis-à-vis de notre mère nourricière. Si nous ne prenons pas garde, la catastrophe qui nous attend cette année va dépasser les imaginations.
Il n’est plus un secret pour personne que les répercussions du changement climatique se manifestent lamentablement sous nos yeux. Le soleil brille avec éclat dès les premières lueurs de la journée. Il suffit d’être vigilant et clairvoyant sur la nature qui nous entoure pour s’en rendre compte d’un trait.
Aujourd’hui, le 3e Pont de Bamako nous offre un spectacle très inquiétant voire déstabilisant ou le passant peut voir apparaître les grosses pierres tapis au fond de l’eau dès le mois de novembre, à peine deux mois après l’hivernage. On se demande l’image que ce bras du fleuve nous réserve comme spectacle trois mois plus tard au mois de mars prochain.
Cette situation met en lumière une urgence grandissante. Ces signes ne sont que le prélude des alertes qui méritent de nous interpeller et nous guider à l’action avant qu’il ne soit beaucoup trop tard. Aujourd’hui, tous les indices nous prouvent que la prochaine saison sèche s’annonce par avance comme l’une des plus chaudes si déjà l’eau commence à tarir dans le bassin du fleuve.
Des mesures urgentes sont à mettre en place. Une telle réalité appelle à des actions immédiates et concrètes. Les conséquences peuvent être imprévisibles pour les personnes fragiles notamment la tranche d’âge la plus âgée. A cette occasion, le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable doit s’investir à présent pour anticiper l’avenir.
A présent nous vivons une crise énergétique sans précédent. Il est grand temps que le département chargé de l’Environnement se mette en ordre de bataille pour concocter une politique de reboisement d’envergure. A défaut, notre pays deviendra un vaste désert car jour après jour nous sommes en cours de massacrer la couverture végétale au nom du charbon de bois et du bois de cuisine pour des besoins alimentaires.
Aboubacar Eros Sissoko
Artiste Écrivain