Elaborer des éléments de politiques d’économie des carburants et une feuille de route d’adoption des carburants à faible teneur en soufre et enfin mener des études de base sur la flotte automobile, incluant l’âge et le niveau de consommation de carburant, tels étaient, entre autres, les objectifs d’un atelier national de lancement du projet portant sur la promotion des carburants et véhicules propres et efficients au Mali tenu lundi dernier dans la salle de conférence du Conseil National du Patronat du Mali. C’était en présence de tous les acteurs intervenants dans les deux secteurs. Une cérémonie présidée par le Directeur national de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisances, M. Yaya Konaté en présence du Coordinateur du projet, Dr. Oumar Diaouré Cissé et du partenaire, ONU-Environnement qui a financé le projet à hauteur de 95.000 dollars US et qui sert d’agence d’exécution technique.
Le Directeur national de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisances, représentant la Ministre de l’Assainissement, de l’Environnement et du Développement durable, a présidé la cérémonie d’ouverture d’un atelier national de lancement du projet portant sur la promotion des carburants et véhicules propres et efficients au Mali. Il s’agissait, aux dires du Coordinateur du projet, Dr. Oumar Diaouré Cissé, d’assister le Mali à développer une politique de véhicules propres et efficients tenant compte des véhicules électriques, de promouvoir l’économie des carburants et d’appuyer notre pays à préparer une feuille de route d’adoption des carburants à faibles teneurs en souffre.
Les activités de cet important projet tournent autour de l’appui au lancement du projet sur l’économie globale des carburants (Globale Fuel Economie Initiative – GFEI) avec des experts et régulateurs du transport et différentes parties prenantes. Aussi, il s’agira d’entreprendre un inventaire de base de la flotte de véhicules en établissant l’efficience des carburants et les tendances au Mali. Pour cela, le projet envisage de collecter et d’analyser les données du nombre de véhicules importés de 2005-2010 et de 2013 à 2016 (secondes mains et neufs).
Dans son intervention, la représentante de l’Unité des Transports de l’ONU-Environnement, Mme Jane Akumu, venue de Naïrobi au Kenya pour la circonstance, a tout d’abord salué cette belle initiative de la tenue de cet atelier national sur le sujet et surtout la qualité des participants. Elle a mis l’accent sur les effets néfastes de la consommation de certains carburants et de l’usage de certains véhicules sur la santé humaine. Environ, plus de 7 millions de personnes meurent chaque année à travers le monde suite à ces polluants, a-t-elle souligné. Avant d’ajouter qu’à cause de ces pratiques, plusieurs milliards de dollars US sont utilisés pour le traitement des personnes malades de ces polluants. Et pourtant, cette somme pouvait aller dans d’autres secteurs de développement.
Aussi, elle a appelé le Mali à se conformer à la norme 15 CPP sur 1000. Elle n’a pas hésité de manifester ses inquiétudes sur le sujet à travers une interrogation, à savoir : comment faire maintenant pour que les véhicules produisent moins de dioxyde ? Car, leur objectif à l’ONU-Environnement est de financer 100 pays.
Dans son discours d’ouverture, au nom de la Ministre de l’Assainissement, de l’Environnement et du Développement durable, le Directeur national de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisances, a, d’entrée de jeu, remercié l’ONU-Environnement à travers le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) pour le financement de ce projet à hauteur de 95.000 dollars US.
Aux dires de M. Yaya Konaté, le Mali est en phase avec la mouvance environnementale internationale dans le cadre de la gestion écologique des produits chimiques et déchets. Dans ce sens, il a ratifié plusieurs conventions, accords et traités internationaux. Entre autres, il a cité la convention de Bâle sur le mouvement transfrontalier des déchets dangereux et de leur élimination ; la convention de Rotterdam sur le consentement préalable en connaissance de cause, applicable à certains pesticides dangereux et produits chimiques qui font l’objet aujourd’hui d’un commerce international ; la convention de Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants (POP) ; la convention de Bamako sur l’interdiction d’importer en Afrique des déchets dangereux et sur le contrôle des mouvements transfrontaliers et la gestion des déchets dangereux produits en Afrique et enfin la convention de Vienne et son protocole de Montréal sur la protection de la couche d’ozone.
- Konaté a mis l’accent sur l’appui en 2003 du Programme d’Assistance à la Gestion du Secteur Energétique (ESMAP) de la Banque mondiale pour éliminer de l’essence au plomb et en vue d’améliorer la qualité de l’air. Cette initiative a pris fin en décembre 2005 par l’interdiction de ce carburant aux effets néfastes sur la santé et sur l’environnement. Un Arrêté interministériel avait été pris dans ce sens. Aussi, d’autres initiatives ont vu le jour comme celles de l’appui à l’Unité des Transports de l’ONU-Environnement en 2009.
Le présent projet relève cette fois-ci dans le domaine d’intervention du changement climatique. Ainsi, il assistera notre pays à réaliser un inventaire de sa flotte de véhicules légers, en faisant ressortir le taux d’économie de carburant et à adopter une politique d’importation de véhicules propres avec une consommation efficiente de carburant.
Aux dires du Directeur national de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisances, M. Yaya Konaté, ce projet permettra au Mali de bénéficier d’un renforcement de ces capacités en termes de préparation d’un outil de projection d’économie des carburants, de formation sur les autres outils élaborés par l’initiative Globale Fuel Economie Initiative (GFEI), notamment en ce qui concerne l’usage des ”véhicules propres et efficients”.
Pour l’atteinte des objectifs fixés par cet atelier national, les experts et consultants participants, ont pu élaborer des éléments de politique d’économie des carburants et une feuille de route d’adoption des carburants à faibles teneur en soufre. Aussi, ils ont mené des études de base sur la flotte automobile, incluant l’âge et le niveau de consommation de carburant. Cela a été rendu possible avec l’appui du Coordinateur national du projet, Dr. Oumar Diaouré Cissé.
Il faut noter que le rapport final et la feuille de route de mise en œuvre de l’usage des carburants à faibles teneurs en soufre au Mali doivent être livrés avant le 31 décembre 2017.
Youssouf SANGARÉ