La chaleur s’est déjà installée depuis le mois de février à Bamako. Mme Diabaté Fatoumata Sangho, cheffe de service prévisions métrologiques à Mali-Météo explique les raisons de cette installation précoce.
Les Bamakois sont déjà affectés par la canicule. Mali-météo explique. Selon Mme Diabaté Fatoumata Sangho, cheffe de service prévisions métrologiques, il faut d’abord savoir que nous sommes dans la saison sèche, et cette saison est caractérisée par une hausse de température sur l’ensemble du territoire. « Donc cette hausse de température se fait ressentir actuellement dans notre pays. On a le vent qui se renforce, qui soulève de la poussière dans la partie nord du pays avec la direction du vent au nord-est », explique-t-elle.
La cheffe du service prévisions métrologiques souligne que ces poussières arrivent sur la partie sud du pays et dans la capitale. « Pendant cette période, nous avons la visibilité qui est réduite. C’est sur toute l’étendue du territoire malien sauf à Sikasso. Il se passe généralement dans cette localité des sauts de mousson, des vents de direction sud-ouest. Ce qui provoque de fines pluies. C’est ce qui a été observé dans la région de Sikasso il y a deux jours de cela », a-t-elle ajouté.
Pour l’agent de la météo, la chaleur est définitivement installée depuis le mois de février et prendra fin en mai. « D’après les analyses, le mois le plus chaud sera le mois d’avril. Le changement climatique impacte tout le climat dans toute sa globalité que ça soit la période sèche ou froide. Toutes ces saisons donnent plus de la place à la saison chaude », explique Mme Diabaté Fatoumata Sangho.
La cheffe de service prévisions métrologiques à Mali-Météo conseille à la population d’éviter les activités sportives intenses en ces temps de forte chaleur, d’hydrater très souvent surtout les enfants et les vieilles personnes.
« Il est vraiment recommandé de se mettre à l’abri du soleil de 12 h à 16 heures et de vraiment suivre les informations métrologiques. Il y a aussi des maladies climato sensibles (les toux, les rhumes) dues à la réduction de visibilité », conclu l’agent à la Météo-Mali.
Aline Doumbia
(stagiaire)
CHALEUR
Le bonheur des uns…
Si les délestages intempestifs angoissent de nombreux commerçants en ce temps de canicule, d’autres accueillent avec soulagement la chaleur.
La chaleur débute cette année avec l’air poussiéreux et sec. Bien qu’elles y trouvent leurs sources de revenu, l’approche de cette période inquiète beaucoup de femmes dont Adiaratou Touré. Elle est vendeuse de glace à Daoudabougou depuis 20 ans. « En ce temps de chaleur, nos sachets ne résistent pas à cause de la coupure d’électricité. On ne peut même pas les toucher car elles sont trop sensibles », dit-elle.
« On a de la clientèle. S’il n’y avait pas autant de coupure, nous allions profiter davantage de cette période. Nos glaces sont mieux vendus que les jus de bissap et de gingembre », se désole la commerçante. Adiaratou Touré demande des palliatifs à ces délestages afin de mieux tirer profit de cette période de chaleur. Selon elle, « les clients veulent même des glaces non formées. Nous, vendeuses de glaces, sommes en concurrence », dit-elle.
Aminata Koné, est une cliente fidèle. L’habitante de Niamakoro-Kourani exprime son mécontentement. « Nous en avons marre de ces coupures d’électricité. Nous ne pouvons même pas avoir de l’eau glacée. Nos repas pourrissent dans le frigo à cause de la chaleur. Nous ne faisons que boire de l’eau glacée, car la gorge se sèche vite par le vent sec. L’énergie du Mali doit vraiment trouver des solutions ».
La coupure d’électricité ne laisse pas les clients et vendeuses de glaces indifférentes. Cependant, à Bamako, la période de chaleur est accueillie avec soulagement par d’autres vendeurs. Mamadou Bah est marchand de ventilateur et d’humidificateur aux Halles de Bamako.
« Franchement la période de la chaleur nous arrange beaucoup et favorise la vente de nos produits. Les ventilateurs rechargeables sont les plus recommandées dans cette boutique. Les prix varient de 30 000 à 50 000 F CFA l’unité. Nos humidificateurs sont vendus entre 75 000 à 100 000 F CFA. Nous avons diverses marques », explique le commerçant, satisfait de l’affluence dans sa boutique.
Marie Dembélé
(stagiaire)
CANICULE
Prenons nos dispositions
Au Mali, il n’est pas rare de voir des changer de localités pour échapper à la forte la chaleur. La canicule joue beaucoup sur les personnes âgées, les nouveaux nés et ceux qui ont plus de poids.
Pour Dr. Daniel Modibo Dackouo, médecin en spécialisation chirurgie générale.la chaleur a beaucoup de conséquences sur la santé. Elle déshydrate épuise, entraîne des crampes musculaires, des étourdissements, des évanouissements, des maux de têtes, accélère la respiration et le rythme cardiaque.
Dr. Dackouo demande aux patients de se réhydrater tout le temps pour éviter ces maladies, préserver leur santé et de faire moins d’effort physique sous le soleil. « Il faut rester au frais si possible pendant les moments de chaleur intense. Il faut boire aux moins trois litres d’eau par jour, ne pas porter des habits lourds et éviter les habits en soi », recommande le spécialiste.
Mme Traoré Marian Traoré, 58 ans : « je crains vraiment la chaleur. A cause d’elle, j’ai peur d’entrer dans ma propre chambre, malgré les ventilateurs. Les délestages nous font souffrir encore plus. Nous aimons bien passer la nuit sous nos vérandas mais, l’insécurité dissuade. Pendant cette chaleur, tous mes maux se déclenchent surtout que j’ai des problèmes respiratoires. Je suis obligée à chaque heure de la nuit de me réveiller et boire, ce qui perturbe mon sommeil », raconte-t-elle.
Selon Mme Traoré Marian Traoré, grâce à la générosité de certains neveux, elle passe chaque année la période de grande chaleur loin d’ici.
Mme Traoré, Binta Kéita est parmi ne supportent pas la chaleur. La jeune fille, en surpoids, dit vivre un calvaire pendant cette période. « Je n’aime pas la chaleur car elle fait monter ma température. Je sens que mon cœur bat toujours plus fort. J’ai aussi du mal à respirer parfois car mon poids me domine un peu. Je transpire beaucoup. Cela me dérange car cette sueur engendre des petites odeurs. Cette période n’est pas facile pour moi », raconte Binta.
Cependant d’autres n’ont pas trop de problèmes pendant cette période, comme Mme Diaby Oumou Diallo. Avec sa santé fragile, Mme Diaby s’organise pour rester à l’abri du soleil et de la chaleur. « J’ai chez moi un climatiseur. C’est ce qui sauve ma famille. Nous avons aussi un groupe électrogène qui démarre à chaque coupure d’électricité ».
Marie Thérèse Coulibaly
(stagiaire)