Initiée par le gouvernement du Mali depuis 2010, la campagne spéciale de reboisement et le plan quinquennal de reboisement dont l’objectif est d’entreprendre des actions concrètes en vue de restituer le couvert végétal sont devenus en quelque sorte un folklore. Puisque les actions menées dans ce sens depuis plusieurs années n’ont pas servi à résoudre la problématique de la lutte contre la désertification et la destruction des forêts.
Depuis plusieurs années, le Mali à l’instar des autres pays du sahel a initié la campagne annuelle de reboisement. Cette année, elle a démarré le 25 juillet. Contrairement aux années précédentes, la présente campagne n’a pas bénéficié d’une large médiatisation à cause de l’élection présidentielle.
Censées contribuer à lutter contre la désertification, conserver la biodiversité, atténuer les effets néfastes des changements climatiques, augmenter le taux de couverture végétale et contribuer à réduire la pauvreté, les différentes campagnes n’ont pas eu les impacts souhaités. Puisque ces campagnes dites de reboisement n’ont pas stoppé l’avancée du désert et la destruction des forêts. Ces périodes de reboisement qui visent à lutter contre la désertification et l’érosion sont devenues des moments pour certaines personnalités, certaines associations en léthargie de faire leur propre publicité sans se soucier réellement de la nature.
Pire, on nous apprend que ce sont plusieurs millions de nos francs qui sont dépensés à l’occasion de ces ” histoires ” par le gouvernement. En effet, au moment des cérémonies de reboisement, ce sont des cars et des véhicules qui sont envoyés dans la brousse contribuant ainsi à la pollution de la nature. Durant ces campagnes aussi, la plupart des plants utilisés ne peuvent pas servir de bois de chauffe ou de charbon de bois.
En analysant cette situation de près, il y a lieu de se poser des questions. Au lieu de se contenter des discours et des tapages médiatiques avec des thèmes et des prévisions sur le nombre d’hectares à planter, le ministère en charge de la question ne doit-il pas revoir sa politique en la matière ? A la place du reboisement ne faut-il pas promouvoir la pratique de la régénération naturelle assistée qui a fait ses preuves au Sénégal et dans certaines zones du pays ? Ne faut-il pas réorganiser les services chargés de la protection des forêts ? Puisque les citoyens accusent les agents de l’environnement d’organiser eux-mêmes l’exploitation des forêts.
Rappelons que la régénération naturelle assistée est une “technique d’agroforesterie complémentaire des pratiques classiques et courantes de reboisement qui visent à lutter contre la poussée de la déforestation et la désertification au Sahel “. Ce sont des pratiques qui peuvent contribuer à l’amélioration des rendements des cultures et à la récupération des sols dégradés. Ainsi, Elles peuvent améliorer les conditions de vie des ménages en fournissant le bois de chauffe et du fourrage pour animaux.
Moussa Sidibé