Dans le but de lutter contre la déforestation, de contrer la route aux ennemis des arbres tout en les sensibilisant sur les vertus et les bienfaits des arbres, le gouvernement du Mali a initié une campagne nationale de reboisement depuis 1995 afin de relever le défi de la lutte contre la désertification et les effets nocifs des changements climatiques. La 26è édition de la campagne a été lancée le jeudi 28 Juillet 2020 dans la forêt classée de Tienfala sous la houlette du secrétaire général du Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable Mamadou Gakou accompagné par un parterre de directeurs des structures rattachés dont le Directeur national des Eaux et forêts du Mali Mamadou Gakou.
Le Mali, pays désertique sur les 2/3 de sa superficie, reste confronté, depuis près d’un demi siècle, à des défis environnementaux liés d’une part aux perturbations climatiques et d’autre part aux actions anthropiques. Ces défis se caractérisent par la hausse des températures et des événements climatiques extrêmes, notamment les inondations, les vents violents, l’érosion des terres et la perte de la biodiversité, a déploré le secrétaire général du Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable. De l’analyse de l’évolution des surfaces boiseux au Mali, on constate une diminution drastique et continue du couvert végétal à cause de la coupe abusive du bois, du surpâturage, de l’orpaillage, des défrichements incontrôlés, de la persistance des feux de brousse et de l’occupation illicite des domaines forestiers classés et des aires de conservation de la biodiversité, regrette-il. « Les conséquences des ces phénomènes sont entre autres : la disparition de la flore et de la faune, le comblement des lits des cours d’eaux, la migration des populations et de la faune sauvage vers des zones plus sécurisées », affirme-t-il. Il est aujourd’hui établi que le Mali perd chaque année plus de 100 000 hectares de forêts du fait de ces fléaux. C’est pourquoi sur les 32 millions de forêts recensées au Mali en 2002, il ne reste actuellement qu’environs 17 millions. Ce qui est très insuffisant pour la formation des nuages pouvant provoquer des pluies utiles, a déploré Mamadou Gakou. Il a noté que l’organisation de la campagne de reboisement est la traduction de la volonté des plus hautes autorités du pays à relever le défi de la lutte contre la désertification et les effets néfastes des changements climatiques qui constituent de sérieuses menaces pour notre survie et pour l’humanité toute entière. Le secrétaire général du Ministère de l’Environnement a indiqué que la campagne nationale de reboisement a pour objectif principal de sensibiliser l’opinion nationale sur la nécessité d’entreprendre des actions de lutte contre la dégradation des ressources naturelles, notamment forestières et fauniques, la désertification, la perte de la diversité biologique pour accroitre la résilience des populations face à la sécheresse. Il a dévoilé le thème de la campagne de reboisement 2020 qui est : « préservons et restaurons nos écosystèmes pour renforcer la résilience de nos populations ». Il a ajouté que ce thème est assez révélateur et plein de significations et qu’il renseigne sur l’importance capitale de l’arbre pour la vie des communautés. « Si chacun de nous plantait et entretenait un arbre chaque année, le Mali deviendrait vert en quelques années », lance-t-il. Au titre de la campagne de reboisement 2020, Gakou a laissé entendre qu’il est prévu la production de 19 929 645 plantes, le reboisement de 26 975,55 ha de terres dégradables, la mise en défense de 1 031,2 ha de massifs forestiers, la fixation mécanique/biologique de 265 ha de dunes. C’est sous une fine pluie que le secrétaire général du Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et Du Développement Durable a procédé au lancement de la campagne de reboisement 2020 tout en plantant son arbre.
Moussa Samba Diallo