La 22e édition de la campagne nationale de reboisement 2016, couplé aux activités de la grande muraille verte du Mali, a été officiellement lancée par le Premier ministre Modibo Keita. C’était le samedi dernier dans la forêt classé de Tienfala sur la route de Koulikoro, en présence du ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Mme Keita Aida Bo, et de plusieurs membres du gouvernement. Au titre de reboisement : 116.776,90 ha de plantations tous types confondus et plus de 30 millions de plantes seront concernées.
Le thème retenu cette année est «Restaurer les écosystèmes dégradés, un devoir noble contre les effets des changements climatiques», avec comme slogan : «Reboiser les terres dégradées, c’est lutter contre la désertification, c’est aussi un acte de citoyenneté».
Dans son allocution, le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Mme Keita Aida Bo, a laissé entendre que les campagnes de reboisement sont, entre autres solutions, des moyens de mobilisation de masse pour lutter contre la dégradation des écosystèmes forestiers. Selon elle, cette campagne vise à éveiller les consciences tant au niveau national qu’international ; elle vise quatre objectifs : la restauration des terres dégradées et la lutte contre la désertification, contribuant ainsi à la lutte contre la pauvreté de nos populations ; l’embellissement des agglomérations pour offrir à nos citoyens un meilleur cadre de vie ; la réalisation de divers types de plantations pour la satisfaction des besoins en énergie domestique, en bois de service et bois d’œuvre ; et la conservation de la diversité biologique.
Cependant, elle a reconnu que les évaluations annuelles des reboisements réalisés au terme de ces campagnes ont révélé des acquis physiques en deçà de l’espérance, dont les causes sont entre autres : l’insuffisance d’entretien ; le manque de suivi rapproché des plantations ; l’insuffisance de la sécurisation des parcelles ; la divagation des animaux ; la persistance des feux de brousse tardifs et l’irrégularité des pluies.
Selon le ministre, la campagne de reboisement 2016 ambitionne donc de consolider les acquis des précédentes campagnes, maintenir l’élan déjà insufflé au cours des dernières années en sécurisant les parcelles plantées et en leur garantissant le minimum d’entretien. Le ministre a également déploré le nombre insuffisant des agents des eaux et forêts et l’occupation illicite des forêts classées à usage d’habitation par la population.
En plus des 5 hectares reboisés dans la forêt classée de Tienfala, le samedi dernier lors du lancement, plusieurs activités de reboisement avec les partenaires sont prévues durant la campagne. Au titre de production des plants : 54 361 276 plants toutes espèces confondues, 452 000 noix de rônier/doum dont 40 000 graines de Balanites/Acacia et 83 750 boutures seront produits et mis à la disposition des planteurs.
Au titre de reboisement : 116.776,90 ha de plantation tous types confondus dont 9840 ha de mises en défens seront concernés. Ce quota est reparti ainsi : 52790 ha au niveau des privés ; 29143,3 ha dans les terroirs des collectivités ; 27943,6 ha dans les forêts classées ; 6199 ha par les ONG et 200ha de restauration au niveau des sites miniers. Au total, plus de 30 millions de plantes seront plantées durant la campagne.
Au Mali, la zone d’intervention de la Grande Muraille Verte (GMV) couvre toutes les localités comprises entre les isohyètes 100 mm au Nord et 500 mm au Sud et concerne six (06) régions : Kayes, Koulikoro, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao ; 14 Cercles et 55 communes sur une longueur de 2066 Km d’Est en Ouest. C’est dans cette partie du territoire que sera érigée une bande verte de plantation d’arbres d’espèces différentes et à grande valeur économique pour une superficie d’environ 3.099 000 hectares.
L’Initiative de la Grande Muraille Verte est perçue au Mali comme une opportunité de relance du développement local et communautaire avec une stratégie d’intervention axée sur l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD).
La grande muraille verte se veut être un catalyseur de lutte contre la désertification et la pauvreté dans les régions désertiques du circum-sahara et une contribution à l’alliance mondiale contre le changement climatique lancée par la Communauté internationale.
Après avoir planté sa plante, le Premier ministre a dit ceci : «le reboisement est un acte patriotique, un acte politique et citoyen». Mais selon lui, il ne sert à rien de planter un arbre si les mesures d’accompagnement et de protection ne suivent pas. Il a donc invité les jeunes à prendre soin des plantes pour leur propre bien et la sauvegarde de l’avenir.
YD